Air Algérie: L’association des usagers dénonce «l’arnaque»

Air Algérie: L’association des usagers dénonce «l’arnaque»

El Watan, 14 août 2011

L’indemnisation financière proposée par la compagnie Air Algérie aux 23 000 passagers bloqués par la grève de quatre jours initiée par le personnel navigant, en juillet dernier, est très mal appréciée par l’association des usagers d’Air Algérie.

Dans une lettre adressée à notre journal, les représentants de cette association qualifient d’«insulte» l’indemnité de 100 euros proposée par Air Algérie afin de réparer le préjudice causé à ces clients. «Nous refusons cette indemnité, car il s’agit là d’une véritable arnaque et d’un mépris à notre égard. Pour le rétablissement de nos droits, nous allons faire appliquer par la justice le règlement européen en la matière», note Omar Aït Mokhtar, l’un des porte-parole de l’association.

La compagnie Air Algérie avait annoncé, jeudi dernier, des compensations financières à l’ensemble des passagers ayant subi les conséquences du débrayage de quatre jours par le personnel navigant d’Air Algérie. Dans son communiqué, la compagnie aérienne précise que «l’ensemble des clients en possession d’une réservation ferme sur un vol d’Air Algérie entre le 11 et le 14 juillet 2011 vont bénéficier de ‘bons de réduction’». Les montants de ces réductions sont de 100 euros pour un vol international au départ de l’étranger vers l’Algérie, 5000 DA (50 euros) pour un vol international au départ d’Algérie, 1500 DA (15 euros) pour un vol intérieur du nord du pays et 2500 DA (25 euros) pour un vol sur les lignes intérieures vers le sud du pays.

Tout en considérant ces montants comme «une tromperie» et «un leurre», l’association des usagers d’Air Algérie compte arracher ses droits en recourant à la justice. Selon ses membres, le règlement européen en la matière est très clair et stipule tout autre chose. Lorsqu’un vol est annulé, la compagnie doit mettre gratuitement à la disposition des clients des rafraîchissements, des possibilités de restauration, un hébergement à l’hôtel si nécessaire compte tenu du délai, le coût de deux appels téléphoniques et les transferts éventuels vers un aéroport de remplacement. «Cette procédure n’a pas été respectée, la plupart des usagers ayant décidé de voyager entre le 11 et le 14 juillet, c’est-à-dire la période coïncidant avec le mouvement de grève, étaient livrés à eux-mêmes», note-t-on.

Le règlement européen, rappelle Omar Aït Mokhtar, stipule également que la compagnie doit donner le choix aux usagers entre se faire réacheminer (dans les meilleurs délais) ou obtenir le remboursement sans pénalité du prix du billet pour la partie du trajet non effectuée. S’agissant de l’indemnitsation, la compagnie doit verser une indemnité dont le montant est de 250 euros pour les vols inférieurs à 1500 km, 400 euros pour des vols compris entre 1500 et 3500 km et 600 euros pour des vols supérieurs à 3500 km.
Nabila Amir