Occupation du Sahara occidental : l’UA hausse le ton à l’égard du Maroc

Occupation du Sahara occidental : l’UA hausse le ton à l’égard du Maroc

Samir Allam, TSA, 24 mars 2017

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, présidé par l’Algérien Smail Chergui, a annoncé, jeudi 23 mars dans la soirée, une série de mesures concernant le Sahara occidental. Il s’agit de la première réunion du CPS depuis le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Et Rabat a décidé de la boycotter.
Pourparlers directs

Le communiqué félicité le Maroc pour « son adhésion à l’UA, sans conditions préalables ni réserves ». « Le Conseil salue la disponibilité du Maroc à s’asseoir côte à côte de la RASD lors des délibérations des organes délibérants de l’UA », poursuit le texte. Mais le Conseil « note avec une profonde préoccupation que (…) cinquante-quatre ans après la décision de décoloniser le Sahara occidental, tous les efforts visant à trouver une solution n’ont pas encore abouti aux résultats escomptés ».

Dans ce contexte, « il est impératif que le Royaume du Maroc et la RASD, en tant qu’États membres de l’Union, engagent immédiatement des pourparlers directs et sérieux, sans conditions préalables et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif », ajoute le communiqué.

Le Conseil a décidé « de renforcer le mandat de l’ancien président Joaquim Chissano du Mozambique, pour être nommé Haut Représentant de l’UA pour le Sahara occidental, chargé de faciliter les pourparlers directs entre les deux États ». Autre décision annoncée : « Réactiver le Comité ad hoc des chefs d’État et de Gouvernement sur le conflit au Sahara occidental, créé en application de la résolution AHG/Res.92 (XV), adoptée lors de la 15e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA, qui s’est tenue à Khartoum (Soudan) du 18 au 22 juillet 1978 ».

Sur le terrain, le Conseil a décidé « d’examiner régulièrement la situation au Sahara occidental ». Il « décide également d’effectuer une mission sur le terrain au Sahara occidental en cours de l’année 2017 ». Le Conseil « demande en outre à la Commission de l’UA de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune, au Sahara occidental, y compris la fourniture des ressources humaines et financières et des moyens logistiques nécessaires ».

« Le Conseil exhorte le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre les mesures nécessaires pour que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions, afin qu’elle supervise efficacement l’accord de cessez-le-feu et d’éviter la reprise des violations », ajoute le communiqué.

Par ailleurs, il estime « qu’il est urgent de trouver des réponses à la question de l’exploration et de l’exploitation illégales des ressources naturelles du territoire (…) conformément au Chapitre XI de l’Article 73 de la Charte », ainsi qu’aux nombreux avis juridiques et jugements émis par des organisations internationales et régionales sur la question ». À cet égard, « le Conseil exhorte le Royaume du Maroc à ne pas conclure d’accords pour l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental », ajoute le communiqué.