Khelil veut que Sonatrach développe des activités en Russie

Soulignant que les compagnies russes sont nombreuses en Algérie

Khelil veut que Sonatrach développe des activités en Russie

Par S.B, Le Jeune Indépendant, 21 février 2008

Les compagnies énergétiques russes ont investi en Algérie 60 millions de dollars, y ont découvert deux gisements de pétrole
qui vont produire plus de 60 000 barils/jour en 2011 et ont plus de 500 millions de dollars de contrats pour la construction d’oléoducs et de gazoducs.

Leurs investissements dans notre pays sont qualifiés de «rentables» par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, pour lequel le marché russe doit être aussi bénéfique pour les entreprises algériennes que l’est le marché algérien pour les entreprises russes. Dans une déclaration faite hier à Moscou à la presse nationale, en marge de la visite du président de la République, M. Khelil a affirmé que la compagnie nationale Sonatrach veut «avoir des activités en Russie» au même titre que les sociétés russes en Algérie. Il a fait observer qu’il y a «plusieurs sociétés russes qui ont participé à des appels d’offres en Algérie, certaines ont remporté des marchés, alors que d’autres, comme Loukos, qui a participé à cinq appels d’offres, n’ont pu être plus compétitives que les autres compagnies». En revanche, «il n’y a pas encore de sociétés algériennes qui travaillent en Russie», a-t-il relevé. Certes, les deux pays ont «essayé, ensemble, d’identifier des projets» en Russie, mais aucun projet n’a été identifié», a-t-il déploré. Néanmoins «nous continuons à y travailler» et «nous essayons de faire en sorte que les compagnies algériennes, notamment Sonatrach, puissent aussi avoir des activités en Russie».
La coopération algéro-russe dans le domaine énergétique a été confortée en 2006 par la signature d’un mémorandum entre Sonatrach et Gazprom. Cet accord n’avait pas été renouvelé l’année suivante, ce qui a suscité beaucoup d’interrogations sur le devenir de la coopération gazière entre les deux compagnies. M. Khelil a coupé court aux rumeurs, en affirmant que ce mémorandum aurait pu être renouvelé sans problème si la compagnie russe en avait exprimé le désir, puisque la durée du mémorandum qui était définie par les deux compagnies «a expiré sans qu’aucune partie n’ait demandé qu’elle soit renouvelée».

Une délégation russe à Alger à la fin de mars pour discuter du nucléaire

Outre la coopération gazière, le ministre a également abordé la question de l’énergie nucléaire dont les besoins pour l’Algérie sont importants. Il a expliqué que, dans ce domaine, ce qui est attendu de la Russie, ce sont «la formation, les échanges d’expériences, la recherche et le développement, la possibilité de réaliser des unités électronucléaires dans le cadre d’un appel d’offres international, l’exploitation de l’uranium et surtout une coopération dans le domaine de la sûreté et de la sécurité».
«L’année dernière, nous avons signé un mémorandum englobant la question du nucléaire avec le ministère russe de l’Energie. Une délégation russe devrait se rendre en Algérie d’ici à la fin de mars», a-t-il indiqué. M. Khelil a rappelé qu’une loi sur le nucléaire est en préparation et «doit passer bientôt devant le gouvernement et ensuite le parlement». Cette loi prévoit notamment la création d’une agence de sûreté et de sécurité nucléaires, ainsi qu’une entité de recherche, de développement et d’applications nucléaires qui sera chargée notamment de «participer à la création de centrales électronucléaires dans le cas où l’Algérie décide d’en construire».
L’Algérie «n’a pas encore de centrales nucléaires, mais seulement deux petits réacteurs de recherche», a rappelé M. Khelil, en arguant du fait que les centrales nucléaires «coûtent très cher et qu’il faut les planifier».
Selon lui, le programme de concertation avec l’AIEA sur la planification énergétique permettra à l’Algérie de savoir quand elle devra développer ces centrales, en prenant en considération les besoins de ressources humaines dont elle ne dispose pas encore en la matière. S. B.