Des sinistrés bloquent la route à Tizi Ouzou

Des sinistrés bloquent la route à Tizi Ouzou

El Watan, 21 octobre 200

Recasés depuis 2003 sous des tentes, les sinistrés de la piscine olympique de Tizi Ouzou ont investi la rue, hier après-midi, pour manifester leur ras-le-bol.

Ils ont, d’ailleurs, fermé la route reliant le chef-lieu de wilaya à Boukhalfa, dans la banlieue de Tizi Ouzou. Les manifestants ont érigé des barricades de fortune sur la chaussée, obstruant la circulation automobile. « On est restés sous ces tentes depuis le séisme du mois de mai 2003 et personne n’a pensé à notre situation qui s’aggrave de plus en plus. C’est le calvaire. Nos enfants sont toujours traumatisés et les conditions d’hygiène laissent à désirer. Jusqu’à quand ? Les responsables concernés se rejettent la balle. Personne ne veut prendre en charge nos doléances. On a été maintes fois voir le chef de daïra et même le wali mais rien n’a changé depuis. On nous fait des promesses qui partent en l’air. Aujourd’hui, on a décidé d’occuper la rue, c’est l’ultime recours », clament les manifestants, qui se disent déterminés à poursuivre leur action jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Ils exigent, en effet, une solution définitive à leur situation. Ils demandent leur relogement. « On a frôlé une catastrophe. Il y a quelques minutes, deux tentes ont pris feu. Heureusement que cela s’est passé dans la journée », ajoute un autre groupe de sinistrés. Hier à 17h, la route était toujours bloquée, créant un immense embouteillage sur ce tronçon routier. Des blocs de pierre, des troncs d’arbres et des pneus enflammés jonchaient toujours le pavé. Les manifestants ne voulaient pas lâcher prise et comptent maintenir leur action. « On ne va pas se taire. ça y est, on n’en peut plus », clament-ils. Des policiers ont été dépêchés sur les lieux pour essayer, dans un premier temps, de convaincre les sinistrés à surseoir à leur action, en vain. « Depuis sept ans, on est dans la misère et aujourd’hui, on veut du concret, pas des promesses », ont ajouté les sinistrés. Notons que ces derniers temps, l’on assiste pratiquement chaque jour à des mouvements de protestation dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Par Hafid Azzouzi