Immolation par le feu de deux personnes près d’Oran : Décès de la deuxième victime

Immolation par le feu de deux personnes près d’Oran : Décès de la deuxième victime

par H. S., Le Quotidien d’Oran, 23 mars 2014

M. Fethi, âgé de 23 ans, la deuxième personne qui s’était immolée par le feu, jeudi dernier, dans la localité de Hassi Labiod, située à l’extrême limite de la commune de Sidi Chahmi, près d’Oran, est décédé, hier, suite à ses blessures, victime de brûlures au troisième degré, a-t-on appris auprès de ses proches.

Avant-hier vendredi, Kh. Houari, âgé de 40 ans, qui s’était également immolé par le feu en compagnie de M. Fethi, protestant contre une décision d’expulsion qu’un huissier de justice était venu appliquer, est mort des suites des brûlures dont il a été victime. Hier, la tension était perceptible dans cette bourgade après l’inhumation de la deuxième victime.

Suite au décès de Kh. Houari, survenu jeudi, les habitants de Hassi Labiod sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère. Vendredi, la protestation avait baissé d’un cran, sans pour autant disparaître tout à fait. Tous les accès menant à Hassi Labiod étaient toujours bloqués de part en part, à coups de troncs d’arbres, pylônes en ciment et pneus incendiés. Plusieurs dizaines de jeunes ont imposé l’embargo sur leur cité. Seul le wali d’Oran, qui s’était déplacé sur les lieux du drame, ainsi que quelques journalistes, a pu accéder au cœur du village où il s’est enquis des tenants et des aboutissants de cette affaire. Les membres des quatre familles occupant l’habitation ciblée par l’arrêt d’expulsion ont tenu à souligner que le wali est venu vers eux, pour, d’abord, s’enquérir de la situation et, ensuite, prendre en charge leurs revendications. Et la première décision «urgente» prise était d’ordonner le transfert immédiat des deux «victimes» -brûlées au 3e degré, selon une source médicale- de l’EHU 1er Novembre 1954 à Oran, vers l’hôpital militaire d’Aïn Naadja à Alger. Malheureusement, le plus âgé, Kh. Houari, 40 ans, a succombé au cours de son évacuation. L’autre, M. Fethi, 23 ans, était, vendredi encore, dans un état comateux, sous soins intensifs. La seconde décision consistait à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, l’exécution de l’expulsion des familles. Aux occupants des lieux, croyons-nous savoir, il a été donné des engagements officiels de trouver une solution à leur problème de logement, sous une forme ou sous une autre. L’autre décision a été l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur le respect de la loi et des procédures réglementaires dans le cas de cette mise à exécution d’arrêt d’expulsion, ainsi que les conditions exactes dans lesquelles elle s’est déroulée. Dans des conditions dont il appartient à l’enquête de déterminer, les deux jeunes, tous deux célibataires, se sont imbibés d’essence puis se sont immolés devant le regard des agents de la force publique.