Affrontements à Ghardaïa : deux morts par inhalation de gaz lacrymogène

Affrontements à Ghardaïa : deux morts par inhalation de gaz lacrymogène

El Watan, 10 janvier 2015

Deux personnes âgées sont décédés, ce samedi à Ghardaïa, après avoir inhalé du gaz lacrymogène au cours des affrontements entre gendarmes et Mozabites, dans les quartiers voisins de Bab El Hadda, El Hoffra, Souk Lahtab et Salem Ouaissa.

Selon certaines sources habitant le secteur des violences, les deux victimes, compte tenu du bouclage de leurs quartiers, n’ont pu être secourues ou évacués de la zone des heurts. Elles ont rendus l’âme chez elles, avant l’arrivée des secours. L’aîné serait âgé de 76 ans alors que le second en aurait 70 ans.

Les heurts qui ont débutés hier soir et après s’être arrêtés vers 20 heures ont repris avec plus d’intensité vers 10 heures du matin et se sont étendus jusqu’au niveau du pont de Salem Ouaïssa qui enjambe l’Oued M’zab, côté gare routière, dite SNTV. Un grand et large nuage de gaz lacrymogène montant vers le ciel est visible des hauteurs de Bouhraoua, et de Sid El Moustadjab alors que les détonations continuent de déchirer la nuit qui commence à tomber sur Ghardaïa.

Deux maisons incendiées

Les hélicoptères qui ont depuis quelques temps arrêtés leurs survols de la ville ont repris aujourd’hui et continuent même de nuit .Hier, 6 gendarmes et un policier ont été blessés dans ces affrontements récurrents dans ce périmètre d’habitation ainsi que celui de Châabet Etteli et la Cité El Korti.

Deux maisons ont été incendiées dans le quartier d’El Hoffra alors que des magasins ont vu leurs rideaux et portes défoncées. Samedi la situation s’est nettement aggravée avec l’annonce de deux personnes décédées après avoir inhalés des gaz lacrymogènes.

Un important dispositif d’hommes de troupes de la gendarmerie nationale enserre ces quartiers alors qu’un second cordon de sécurité est assuré par les éléments anti émeutes de la police nationale.

La nuit risque d’être longue notamment avec la topographie des lieux de violences constitués de ruelles et de venelles très difficiles à connaitre pour les étrangers à la ville. C’est dire que pour les forces de l’ordre, investir ces quartiers, sorte de Casbah avec ses labyrinthes, ne se ferait certainement pas sans dégâts.

K.Nazim