Commémoration du 25e anniversaire du printemps berbère

Commémoration du 25e anniversaire du printemps berbère

Les archs dans la désunion à Béjaïa

El Watan, 21 avril 2005

Le mouvement des archs, dans ses deux tendances que l’on désigne sous les vocables de dialoguistes et d’antidialoguistes, a eu une nouvelle occasion de démontrer sa dislocation.

La commémoration du double anniversaire du printemps berbère et du printemps noir s’est déroulée, hier, dans la désunion. Si les premiers ont fait l’ économie d’une marche en organisant un meeting sur l’aire de stationnement du stade de l’Unité maghrébine, les seconds ont vu la nécessité de battre le pavé avant de tenir un rassemblement sur l’esplanade de la Maison de la culture. Les uns comme les autres n’ont pas mobilisé. Quelques dizaines de marcheurs ont formé la foule au départ de la haute-ville. A la tête de la marche, marquée par la présence du n°2 du RCD, Djamel Fardjellah, le n°1 du comité de la société civile d’El Kseur, Ali Gherbi.

La foule, quelque peu grossie au fil des pas, est bruyante. Les commerçants, qui n’ont pas répondu dans leur majorité au mot d’ordre de grève, se précipitent pour baisser rideau et vider leurs étalages. Des accrochages verbaux, des accès de tension, un petit mouvement de panique dans la rue de la Liberté ponctuent la marche, avant qu’elle n’atteigne l’esplanade de la Maison de la culture à l’intérieur de laquelle le FFS a fait le plein. On s’acharne sur les banderoles et les affiches du parti d’Aït Ahmed.

Un panneau d’affichage vole en éclats et les chargés de l’ordre des archs suppléent ceux du FFS pour former un bouclier empêchant les quelques manifestants survoltés d’accéder à la salle. Le meeting commence par des regrets. Ali Gherbi déplore la division dans les rangs de tous les militants de la cause berbère et invite à « l’union et la fraternité ». Il rappelle qu’il y a une année, au même endroit, la marche du 20 avril avait drainé des dizaines de milliers de manifestants.

Au même moment, à une encablure de là, Bezza Benmansour et ses camarades disaient leur conviction d’être sur la bonne voie et soulignaient les acquis arrachés jusque-là dans le sillage du dialogue et de la « mise en ouvre de la plateforme d’El Kseur ». Dans la même matinée, à Akbou, dont une grande partie des commerces a répondu au mot d’ordre de grève, comme à El Kseur, la circulation automobile a été perturbée par le fait que des objets hétéroclites ont jonché des rues de la ville.Par ailleurs, rendez-vous est pris pour commémorer ce vendredi l’anniversaire de l’interpellation des trois lycéens à Amizour.