Les violences reprennent à Berriane

Alors que Tayeb Belaïz a réuni, hier, les notables des deux communautés à Ghardaïa

Les violences reprennent à Berriane

El Watan, 16 octobre 2014

Compte tenu de la «désertion» de leurs positions, les policiers avaient laissés le champ libre aux deux camps pour s’affronter.

Ce qui aura pour dramatique conséquence l’assassinat de deux jeunes Malékites, l’un avec des plombs de chevrotine et le second à coups de couteau, sans compter les innombrables dégâts matériels, tels que le saccage des magasins, des cafés et des restaurants situés sur le boulevard principal et d’autres mitoyens à l’APC. A Ghardaïa, mêmes scènes de désolation, avec les affrontements au niveau du pont SNTV entre les quartiers mozabite de Salem Ouaïssa et malékite de Hadj Messaoud, ainsi qu’un peu plus bas entre le ksar de Mélika et le quartier de Theniet El Makhzen. Un véhicule Renault 5 a été incendié sur le boulevard du 5 Juillet, alors que des maisons arabes flambaient à Tichrihine, dans le bas de Mélika.

Cette nouvelle vague de violences s’est soldée par la mort d’un jeune Mozabite de 22 ans. Mais les circonstances de ce décès ne sont toujours pas déterminées. Il y a deux versions contradictoires. La première avance que le jeune homme, en sautant d’une terrasse à l’autre pour fuir les forces de sécurité qui le poursuivaient, a chuté violemment et lourdement sur le sol. La seconde version prétend qu’il a été touché à la poitrine par une grenade lacrymogène tirée à courte distance. Toujours est-il que c’est une victime de trop dans cette tragédie qui continue d’ébranler la vallée du M’zab.

Nouveaux décès

La découverte du corps d’un Subsaharien, tué lors des affrontements de Berriane, a amplifié le sentiment de tristesse dans la ville. En visite dans la wilaya depuis mardi, le ministre de l’Intérieur a rencontré, hier matin, au siège de la daïra de Berriane, les familles des deux victimes arabes à qui il a présenté ses condoléances ; il a ordonné l’attribution d’un logement social à chacune. Alors qu’il était attendu devant la daïra par des centaines de jeunes Malékites qui s’étaient rassemblés pacifiquement avec des pancartes demandant l’arrestation des criminels et sollicitant une entrevue avec le ministre, M. Belaïz a refusé la rencontre et est reparti sur le champ au siège de la wilaya de Ghardaïa, où il a reçu les représentants et les notables des deux communautés de la ville de Berriane, pour discuter des voies et moyens d’arrêter l’effusion de sang dans cette ville qui n’a que trop souffert.

Organisé dans la salle bleue de la wilaya, le conclave se tenait encore au moment où nous mettions sous presse.
Les deux victimes de Berriane venaient d’être mises en terre au cimetière malékite Sidi Abdelkader, des obsèques qui ont eu pour effet de rallumer le feu. Nouvelle flambée de violence à Berriane. Des affrontements que les forces de sécurité n’arrivaient pas à maîtriser au crépuscule…
K. Nazim