Rachid Benyellès partant

PRESIDENTIELLE

Rachid Benyellès partant

Le Quotidien d’Oran, 22 décembre 2003

Le général à la retraite, Rachid Benyellès a, hier, annoncé officiellement, son intention de se porter candidat à la présidentielle d’avril 2004. Lors d’une conférence de presse, animée à la Maison de la Presse, à Alger, l’ancien ministre des Transports a indiqué que sa décision de se lancer dans la course à la présidentielle découle, en premier lieu, de son souci de se rendre utile et de contribuer à changer la situation. «le choix était facile à faire: ou bien rester un observateur de la scène politique ou alors jouer un rôle actif pour contribuer à changer la situation», a-t-il dit.

Accompagné, entre autres, du président de la LADDH, Me Ali Yahia Abdenour, de l’ancien chef du gouvernement, Mokdad Sifi, et de Cherif Belkacem, M. Benyelles a expliqué, au cours de sa conférence de presse, que l’autre raison qui motive sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2004 a un rapport direct avec Abdelaziz Bouteflika qu’il veut «empêcher de rester au pouvoir et de continuer à sévir». Car, a-t-il estimé, même s’il n’est pas à l’origine de la crise qui remonte aux événements d’octobre 1988, «il est, par contre, directement et personnellement responsable de son aggravation». Pour le général à la retraite, le constat est autant valable dans le cas de «la dégradation des conditions de vie des Algériens et du chômage que de la résurgence du clanisme, du régionalisme et du népotisme qui ont été érigés en mode de gestion».

S’agissant de son programme, M. Benyellès a affirmé que s’il était élu, il ferait «l’exact contraire» de ce qu’a fait l’actuel locataire du Palais d’El-Mouradia. A ce propos, il a indiqué que son programme s’articule globalement autour de priorités qui sont: la restauration de la paix et de la sécurité et l’engagement de réformes libérales à visage humain et à connotations sociales. S’agissant du volet international, il relève, selon lui, «de questions secondaires devant les préoccupations des Algériens».

Sur la question des garanties de transparence du scrutin et de la neutralité de l’armée, le général à la retraite a affiché une sérénité. La déclaration du chef d’état-major ainsi que celles de certains officiers avec lesquels il est en contact l’ont convaincu, a-t-il dit, que «l’ANP restera neutre». Cela d’autant, a-t-il mentionné, qu’elle ne soutient aucun candidat. «J’ai eu des garanties formelles que l’armée sera neutre», a insisté M. Benyellès. Cependant, il a indiqué qu’il continuait de douter de la partialité de l’administration. Par rapport à cette question, il a néanmoins laissé entendre que «cette anomalie sera clarifiée», surtout si les candidats en course s’entendent sur une plate-forme de revendications minimale pour amener l’administration à demeurer à l’écart de la compétition.

Concernant la compétition électorale en elle-même, il s’est montré convaincu qu’elle se déroulera sur deux tours. «D’ailleurs, s’il n’y a pas de second tour, c’est qu’il y a réellement anomalie», a-t-il dit. A signaler que les troupes du général Benyellès, pour la plupart des amis, s’attellent, d’ores et déjà, à ramasser les 75.000 signatures qui sont requises pour se porter candidat à la magistrature suprême.

B. Djilali