Fin de l’opacité dans le financement des partis politiques ?

Des textes réglementaires bientôt promulgués

Fin de l’opacité dans le financement des partis politiques ?

par Abdelkrim Zerzouri, Le Quotidien d’Oran, 7 novembre 2015

Source d’opacité, voire sujet tabou, presque depuis l’avènement du multipartisme en Algérie, le financement des partis politiques devrait être «codifié» pour une meilleure «visibilité» et une «équité» dans la distribution de l’aide de l’Etat, tant revendiquée par la plupart des formations politiques agréées.

C’est le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui a affirmé jeudi à Alger que «les textes règlementaires définissant les modalités de mise en œuvre des dispositions contenues dans la loi organique relative aux partis politiques du 12 janvier 2012 notamment le volet relatif à leur financement seront bientôt promulgués». En réponse à une question orale, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) sur l’application de l’article 63 relatif au financement des partis politiques, M. Bedoui a avoué que ces textes règlementaires devront conférer plus de «précision et transparence» aux modalités d’accès des partis politiques aux aides financières de l’Etat.

Plusieurs articles contenus dans la loi organique «régissent l’aspect relatif au financement et définissent les modalités de gestion des aides financières octroyées par l’Etat aux partis». Une instruction a été donnée à cet effet pour «l’application de l’article 58 de cette loi organique» qui prévoit que le parti politique agréé peut bénéficier d’une aide financière de l’Etat selon le nombre des sièges obtenus au parlement et le nombre de ses élus dans les assemblées, a encore expliqué le ministre. Mais, devant le retard accusé par la promulgation de ces textes réglementaires relatifs au financement des partis politiques, il faudrait s’attendre à une autre exigence de la classe politique, celle de revoir à la hausse le plafond de ce soutien financier étatique.

Il y a quelques années, déjà, plusieurs partis estimaient qu’il fallait augmenter le taux de financement des partis, que dire alors, aujourd’hui, avec cette inflation galopante et une baisse drastique de la valeur du dinar ? Sans omettre de souligner que, selon des avis largement partagés au sein de l’opinion publique, l’Etat n’a pas obligation à aider financièrement les partis politiques et que ces derniers doivent se prendre en charge avec les seules cotisations de leurs militants. En tout cas, cette question de financement des partis restera toujours entourée d’opacité et sujette à polémique, surtout lors des campagnes électorales et de la source de l’argent mis dans la cagnotte pour assurer l’impact recherché auprès des électeurs, lequel résultat se monnaie très cher.

M. Bedoui a, par ailleurs, rappelé les efforts déployés par son département ministériel en vue de «traiter tous les textes règlementaires relatifs à la réforme politique». Ces textes qui se trouvent actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement sont en voie de finalisation pour être débattus et enrichis, a-t-il souligné, affirmant que des efforts sont consentis avec les autorités concernées pour la publication d’autres textes règlementaires dans le Journal officiel. Il le faut bien dans cette ambiance de lancement officiel, imminent, du projet de la nouvelle Constitution.