FFS: Un deuxième mémorandum en gestation

CONSEIL NATIONAL DU FFS

Un deuxième mémorandum en gestation

L’Expression, 29 décembre 2003

Les résolutions du Conseil national du FFS, attendu pour le week-end, seront rendues publiques dans les prochains jours. Loin de se limiter à de simples recommandations, ce document contiendra, selon M.Tabou, le porte-parole du parti, des propositions pour une sortie de crise. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le conseil, après la fin de ses travaux, a procédé à l’installation d’une commission ayant pour mission d’enrichir les résolutions du CN et préparer la plate-forme qui sera remise «aux décideurs et à la classe politique». Une sorte d’un deuxième mémorandum «inspiré de la ligne tracée par le président du parti, M. Aït Ahmed» et explicitée lors de son entretien accordé à la presse nationale dernièrement. Cette commission s’inscrit, selon notre interlocuteur, dans le prolongement de la réunion du week-end, niant par-là même l’éventualité d’un désaccord au sein du bureau politique.
Le document du FFS se prononcera sur les principales questions de l’heure à leur tête la présidentielle de 2004. Le parti n’a pas changé d’avis et appelle au report de la date du scrutin prenant très peu au sérieux la dernière sortie du ministre de l’Intérieur, M. Yazid Zerhouni. «Nous estimons que nous sommes concernés ni de près ni de loin par cette déclaration», et d’ajouter: «Il est malheureux qu’on gère les affaires du pays sur des coups de tête.» Le FFS compte sur la réaction des décideurs qui seront conviés au dialogue à travers le communiqué sanctionnant le travail de ladite commission. «Nous sommes optimistes quant à l ‘adhésion de la clase politique et des décideurs à notre proposition», nous confie M.Tabou, affirmant par-là même qu’aucun contact n’a eu lieu entre les concernés par cette démarche.
Tout compte fait, le FFS rejette l’idée de participer à «un scrutin qui se déroulera sans les Algériens». Il s’étonne aussi de «la folie électorale ayant atteint une certaine classe politique». «Dans notre proposition, nous allons éviter de sombrer dans les marchandages et dans la vision superficielle de la crise», déclare M. Tabou.
Concernant le boycott des sénatoriales, le FFS, «fort» d’une certaine expérience au sein des institutions de l’Etat, estime qu’il serait puéril de reconduire cette expérience dans la mesure où «ces dernières sont devenues l’otage des intrigues de sérail et un instrument de partage de rente». Cela n’a pas empêché pourtant le parti d’Aït Ahmed de participer aux locales. «Cette participation été politique», répond M.Tabou, elle avait pour objectif «d’éviter le chaos et de contre carrer la mafia locale qui est le relais de la mafia politique en Algérie», précise en dressant un bilan positif sur le mandat de ces élus. Le deuxième mémorandum du FFS aura-t-il le même sort que le premier? Du côté du FFS du moins, l’on reste confiant estimant qu’en Algérie tout peut basculer.

Achira MAMMERI