Conférence internationale sur les détenus palestiniens

Conférence internationale sur les détenus palestiniens: 600 invités pour un rendez-vous inédit

par Ghania Oukazi, Le Quotidien d’Oran, 5 décembre 2010

Plus de 600 personnes sont attendues aujourd’hui pour participer au symposium arabe international pour le soutien aux prisonniers sous l’occupation qu’organise le FLN au Palais des Nations à Alger, sous le parrainage du président de la République.

Bien que la problématique abordée doit en principe concerner tous les prisonniers sous occupation à travers le monde, c’est la cause palestinienne qui se taillera la part du lion dans ce symposium que le FLN a tenu à organiser pour la première fois en Algérie. « C’est toute la problématique de l’occupation qui doit être abordée dans ce symposium, en Palestine, au Sahara Occidental, les prisonniers de Guantanamo, mais la concentration des travaux sera autour des prisonniers palestiniens détenus par l’entité sioniste parce qu’ils sont les plus vieux prisonniers dans le monde, il y en qui ont plus de 40 ans qu’ils sont emprisonnés», nous dit N. Kassa, le chargé de la communication au FLN. « L’objectif est d’appeler à une solidarité internationale la plus grande qu’elle soit pour soutenir la cause palestinienne», souligne-t-il. «L’Algérie a été fortement sollicitée pour abriter cet important événement y compris par les prisonniers palestiniens eux-mêmes qui voient en l’Algérie un partenaire qui pourrait faire avancer leur cause», explique-t-il. Parmi les personnalités connues attendues au Palais des Nations, il est cité des anciens présidents de la République, Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjedid et Liamine Zeroual. Ce dernier risque de faire faux bond à la manifestation de par son habitude de ne pas trop s’exposer publiquement depuis son départ de la présidence de la République. Emile Lahoud, l’ancien président libanais, et le maréchal Abderrahmane Souar Edhahab, l’ancien président soudanais, seront aussi les hôtes de Abdelaziz Belkhadem en tant que secrétaire général du FLN, organisateur de l’événement mais aussi en tant que représentant personnel du chef de l’Etat.

Des personnalités arabes et occidentales

Plusieurs organisations arabes et internationales seront aussi représentées à Alger à cette occasion. On y compte le Centre du militantisme arabe dont le siège est à Beyrouth et le Centre de solidarité et de la préservation des liens qui, nous dit Kassa, «organise beaucoup d’activités autour des prisonniers palestiniens». Ce dernier sera représenté par son président Maâoune Bachour, en plus du Congrès international arabe qui est «un conglomérat d’une centaine de partis arabes dont le FLN et le MSP». Ce congrès sera représenté par son président Abdelaziz Essayed.

Toutes les factions palestiniennes ont été invitées, selon les dires des organisateurs algériens de ce rendez-vous inédit. Du côté palestinien, le symposium attend ainsi un haut représentant de l’OLP et aussi Farouk Kadoumi, Abbas Zaki… On note en parallèle, la présence de plusieurs autorités religieuses à l’exemple de Cheikh Akrama Sabri, ancien président de l’autorité supérieure islamique d’El Qods, El Matrane Kaboudj, une haute personnalité d’El Qods actuellement en poste au Vatican. Il y aura aussi l’Egyptien Mohamed El Faïk, représentant des droits de l’homme en Afrique. L’ancien Premier ministre tunisien, El Hadi Bakouche, est compté parmi les participants. L’on compte sur la présence de membres de partis marocains comme l’USFP ou celui de la justice. Il est évident, indiquent les organisateurs, que «tous les partis politiques algériens accrédités ont été invités en plus d’organisations de la société civile et des représentants du parlement». Pour ce qui est des invités occidentaux, on nomme l’ancien ministre américain de la Justice, Ramsey Clark, tout autant qu’Anne Marie Lizin, ancienne présidente du Sénat belge. Le Britannique George Galloway, l’organisateur de la caravane de solidarité avec Ghaza, est lui aussi attendu.

Au-delà du symposium, le comité central

Au programme, une séance plénière où Belkhadem prendra la parole en tant que SG du FLN. L’on s’attend à un soutien du président de la République par une lettre ou par une intervention d’un de ses conseillers ou représentants, entre autres Belkhadem lui-même ou Rezzag Barra qui est aussi membre de la commission préparatoire du symposuim. Il est d’ores et déjà avancé que le président de la République ne sera pas présent aujourd’hui au Palais des Nations sous prétexte qu’il tient un conseil des ministres.

L’ouverture des travaux de la rencontre sera marquée par les hymnes national, palestinien ainsi que celui des prisonniers palestiniens. Deux ateliers seront organisés pour discuter d’un grand nombre de thèmes liés à la problématique générale. Des documentaires seront projetés sur la vie des prisonniers palestiniens, l’assistance écoutera le témoignage de plusieurs d’entre eux qui ont été libérés et l’intervention de la famille de Barghouti. Au programme aussi la présentation de l’expérience de l’Afrique du Sud durant l’apartheid et des témoignages de journalistes étrangers ayant visité ou écrit sur les prisonniers de Guantanamo. La révolution algérienne sera convoquée, durant ce symposium qui dure deux jours, par d’anciens moudjahiddine et d’anciens condamnés à mort. Notons que le Palais des Nations abritera les 13 et 14 décembre prochain une conférence internationale sur la résolution 15-14 du Conseil de sécurité et le droit des peuples à l’indépendance. L’organisation de ce rendez-vous revient au ministère des Affaires étrangères

Pour rappel, au-delà de son organisation de l’événement, le FLN compte réunir son comité central le 23 décembre prochain. Ses responsables se disent prêt à en découdre avec la dissidence. Il sera question pour les membres du comité central de se positionner sur un certain nombre de choses, entre autres le programme que la parti a lancé pour restructurer ses instances, du moins du point de vue humain, en terme de ligne à suivre et à défendre. «S’il y a des remises en cause, qu’elles soient exprimées à l’intérieur du comité central pour qu’elles soient prises d’effet», est-il affirmé. «Ce que nous reprochons aux dissidents c’est d’intervenir hors du cadre des instances du parti,» ajoute-t-on.