Rassemblement à Skikda des familles de jeunes disparus

Rassemblement à Skikda des familles de jeunes disparus

El Watan, 1er septembre 2008

Hier, les familles des jeunes harraga portés disparus depuis presque une semaine déjà se sont rassemblées devant le siège de la wilaya pour demander à être reçues par le wali.

« Nous comptions lui demander d’intervenir auprès des services des Affaires étrangères pour qu’on nous informe au moins du sort de nos enfants. A ce jour, nous demeurons sans nouvelles et toutes les tentatives que nous avons entreprises sont restées vaines. Nous aurions juste aimé être fixées sur le devenir de nos enfants pour que cesse la longue souffrance que nous vivons au quotidien », ont-elles expliqué. Selon leurs déclarations, les autorités locales leur auraient demandé de porter leurs doléances dans une lettre.

La grande détresse que vivent ces familles reste insoutenable. Et comme le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, ces familles viennent de confirmer que tous les messages SMS qu’elles avaient reçus il y a quelques jours et qui rapportaient des nouvelles relatives à leurs enfants, se sont avérés faux. Le frère d’un harrag témoigne ainsi : « On a fait notre enquête et on a trouvé que ces messages n’étaient que l’œuvre de plaisantins qui tentaient de nous arnaquer en se faisant passer pour des harraga.

On les a identifiés et nous envisageons de porter plainte contre eux. » Il reste à rappeler qu’à ce jour, aucune information officielle au sujet du sort des 12 jeunes harraga n’a été rendue publique. La seule évidence dont disposent leurs familles reste le témoignage d’autres jeunes harraga ayant réussi à regagner la Sardaigne, qui attestent que leur embarcation avait chaviré dans une mer houleuse, à quelques miles seulement des côtes italiennes. Depuis, la rumeur a vite fait de prendre le relais, laissant ces familles vivre une grande et douloureuse détresse.

Par K. Ouahab


Huit harraga repêchés à El Marsa (Chlef)

Les côtes de la wilaya, qui s’étendent sur 120 km, ne sont pas si « tranquilles » qu’on le pense puisqu’elles sont gagnées elles aussi par le phénomène de la harga, surtout en direction de l’Espagne.

C’est ainsi que huit jeunes ont été sauvés hier d’une mort certaine après avoir été secourus au large d’El Marsa, à 40 km à l’ouest de Ténès, par les gardes-côtes de la marine nationale. On croit savoir que les malheureux candidats à l’immigration étaient à bord d’une embarcation en difficulté lorsqu’ils ont été repérés par des pêcheurs de la région. L’alerte a été aussitôt donnée et les gardes-côtes de Ténès se sont immédiatement rendus sur les lieux pour sauver les harraga et les transporter jusqu’au port de la ville. Ces derniers, après avoir reçu les soins nécessaires, ont été remis aux services de sécurité. On croit savoir que les jeunes veulent profiter du beau temps pour joindre l’autre rive de la Méditerranée.

Par A. Yechkour


Immigration clandestine : Un réseau international s’installe à Annaba

Hier, vers 11h, les éléments de la station maritime des garde-côtes de Annaba ont secouru une embarcation à bord de laquelle étaient entassés 17 jeunes harraga, dont 5 Maliens et 3 Nigériens.

Ces 8 étrangers ont traversé plusieurs milliers de kilomètres et des postes frontaliers pour tenter de rejoindre les côtes italiennes, notamment l’île de la Sardaigne. Agissant sur information, une unité de la garde maritime est intervenue à 17 miles du nord-est de Ras El Hamra et a réussi à les ramener sains et saufs. Agés entre 18 et 38 ans, ces infortunés avaient embarqué la veille à minuit à partir de la plage du Vivier (Ras El Hamra). Trois heures après, leur moteur est tombé en panne. Ils ont attendu plus de 8 heures au large avant d’être secourus par les garde-côtes de Annaba. Il faut dire que cette ville est devenue une plaque tournante en matière de harga où un véritable réseau international s’est installé, dont les ramifications s’étalent à plusieurs pays africains.

« Les limites géographiques de l’immigration clandestine ne semblent pas s’arrêter en Algérie. L’arrestation de plus en plus d’étrangers parmi ces expéditions de la mort est un indicateur édifiant. Ce qui confirme l’existence d’un réseau international. En ce qui nous concerne, nous ferons tout pour rendre nos côtes étanches », a expliqué Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime des garde-côtes de Annaba. Présentés devant le procureur près le tribunal de Annaba, les 8 harraga étrangers ont été placés sous mandat de dépôt. Quant aux 9 autres, tous originaires de Annaba, ils ont été sommés de comparaître à la barre le 12 octobre 2008 en citation directe.

Par M. F. G.