Tunisie: le Premier ministre sortant Ghannouchi est reconduit

Tunisie: le Premier ministre sortant Ghannouchi est reconduit

Nouvel Obs, 17 janvier 2011

Trois chefs de partis de l’opposition font leur entrée au gouvernement. Tous les prisonniers d’opinion seront libérés. La Ligue des droits de l’Homme n’est plus interdite.

Un gouvernement d’union nationale a été annoncé en milieu d’après-midi, lundi 17 janvier, en Tunisie. Le Premier ministre sortant Mohammed Ghannouchi est reconduit à la tête du gouvernement. Il était le dernier Premier ministre de Ben Ali. L’équipe chargée de gérer la transition jusqu’aux prochaines élections comporte trois chefs de l’opposition mais aussi six anciens ministres.

Le Premier ministre, qui s’exprimait devant des journalistes au palais du gouvernement, a donné la liste des 19 ministres de ce « gouvernement d’union nationale ».

Trois chefs de partis politiques de l’ancienne opposition au régime du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui vers l’Arabie saoudite après 23 ans de règne sans partage, font partie de ce gouvernement. Deux de ces partis n’avaient pas de représentants au parlement.

Six membres de l’ancien gouvernement Ben Ali ont aussi été reconduits, dont le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane et celui de l’Intérieur, Ahmed Kriaâ.

Des représentants de la société civile figurent dans ce gouvernement.

Le nouveau gouvernement ne comporte pas de ministère de l’Information, un symbole qui laisse espérer une plus grande liberté des médias.

L’une des toutes premières décision du Premier ministre a été d’annoncer la libération de tous les prisonniers d’opinion, ainsi que la levée de l’interdiction d’activité de la Ligue des droits de l’Homme.

Violents affrontements

De violents affrontements ont opposé dimanche à Tunis forces de sécurité et éléments fidèles au chef de l’Etat déchu Ben Ali, qui ont été attaqués par l’armée dans le palais présidentiel de Carthage. Le Premier ministre a averti dimanche soir que les autorités de transition ne feraient preuve d' »aucune tolérance » envers ceux qui sèment le chaos dans le pays, dans une déclaration téléphonique à la télévision publique.

Lundi, une manifestation réclamant l’abolition du parti de Ben Ali a eu lieu à Tunis.