Mécanisme de consultation politique entre l’Algérie et la Tunisie

Mécanisme de consultation politique entre l’Algérie et la Tunisie

La coopération bilatérale, en attendant l’UMA

Le Quotidien d’Oran, 13 juillet 2005

L’Algérie et la Tunisie renforcent leurs relations bilatérales en procédant, hier, à la signature du procès-verbal portant sur la consultation politique. Dans une brève allocution, M. Belkhadem qui a représenté l’Algérie à la cérémonie a mis en exergue le caractère exemplaire des relations algéro-tunisiennes.

Le procès-verbal porte, a-t-il indiqué, sur les questions des ressortissants des deux pays, surtout en matière de propriété (foncier, immobilier) et les autres questions administratives. En fait, il s’agit de règlements administratifs qui sont restés en suspens.

La commission consulaire se réunira à l’automne prochain pour préparer les mesures pour régler ces questions avant la fin de l’année. La coopération va être élargie à tous les domaines: sécuritaire, économique, militaire. Pour ce faire un mécanisme de réflexion sera mis en place. L’échec des sociétés mixtes n’a pas dissuadé les deux pays de prospecter d’autres pistes. Par ailleurs, la coopération bilatérale peut servir de compensation en attendant la levée des blocages au niveau de l’UMA.

Ce sera déjà ça de réalisé, a estimé M. Belkhadem. La concertation politique, a-t-il résumé, revêt deux aspects. Le bilatéral avec les domaines de coopération économique, culturel et autres. Et le politique avec les rencontres et les consultations pour coordonner les positions des deux pays, que ce soit dans les rencontres régionales ou internationales. L’essentiel est dans cette volonté des deux pays d’élever le niveau de la coopération. Par ailleurs, les deux pays préparent la réunion de la haute commission mixte présidée par les deux chefs de gouvernement, qui se tiendra bientôt à Tunis.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères tunisien, M. Abdelbaki Hermassi a exprimé la volonté de trouver de nouvelles voies pour intensifier la coopération. Les infrastructures, les services et le «travail» aux frontières communes sont des pistes à défricher. Il a qualifié par ailleurs les relations algéro-tunisiennes d’exemplaires, exceptionnelles et de modèles.

Par ailleurs, les deux ministres ont précisé que les questions soulevées dans le rapport ne sont pas objets de litige ou de conflit, mais des dossiers restés en suspens qu’il faut régler «de manière à préserver les intérêts des deux peuples. C’est en fait un problème technique, relèvera M. Abdelbaki Hermassi qui souligne qu’il n’y a pas «une question qui s’appelle problème d’immigration».

Dans le cadre strict de la coopération économique, un cadre juridique est en préparation pour la création d’une zone de libre-échange. Les échanges entre la Tunisie et l’Algérie ne dépassent pas le seuil officiel des 300 millions de dinars tunisiens. Toutefois, ils reconnaissent que le commerce informel a pris une telle ampleur qu’il a largement dépassé l’officiel. L’Algérie, a indiqué M. Belkhadem, travaille avec tous nos pays voisins pour trouver des mesures de lutte contre ce phénomène».

Sur les multiples blocages que connaît le processus de construction de l’UMA, le ministre tunisien a précisé qu’il ne faut pas limiter les lectures au sommet et ses reports. Car, a-t-il indiqué, au niveau ministériel, l’UMA travaille. Les Affaires étrangères, le Commerce dont les ministres travaillent sur le dossier de la création d’une banque maghrébine, au conseil consultatif. Donc, a-t-il conclu, l’UMA existe. Belkhadem a expliqué que la tenue du sommet est tributaire d’une date consensuelle. Ce qui n’est pas le cas. Il n’y a pas de refus de tenir le sommet, a-t-il précisé tout en motivant le report par le calendrier chargé des chefs d’Etat. Il se tiendra peut-être vers le mois de septembre, a-t-il déclaré.

Djilali B.