L’Algérie plaide pour un partenariat d’exception entre l’UMA et l’UE

Réunion des 5+5 à Rabat

L’Algérie plaide pour un partenariat d’exception entre l’UMA et l’UE

El Watan, 23 janvier 2008

« Pour l’espace maghrébin, l’Algérie a, dans le domaine des infrastructures lourdes, projeté la réalisation d’autoroutes, la densification du réseau ferroviaire, les connexions électriques, la lutte contre la désertification, la protection de l’environnement et les ouvrages de grande hydraulique », a souligné Abdelkader Messahel hier à Rabat.

L e ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a préconisé hier à Rabat « un partenariat d’exception » entre les pays maghrébins et l’Union européenne au cours de la réunion entre les chefs de la diplomatie de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la troïka de l’Union européenne (UE). M. Messahel a souligné, devant ses pairs maghrébins et européens, que « les relations entre l’UMA et l’UE reposent sur trois évidences : géographique, relationnelle et un ancrage économique très dense ». « Partant de ce triptyque, le partenariat (UMA-UE) ne peut être que d’exception et fondé sur l’accompagnement des pays maghrébins dans la structuration de leur développement », a-t-il dit, insistant sur le fait que « les pays de l’UMA doivent devenir des destinations privilégiées pour les investissements durables et porteurs de projets structurants ». « Un tel partenariat ne peut être que profitable aux deux ensembles pour faire de cet espace commun une zone de prospérité partagée », a estimé le ministre, selon l’APS qui a rapporté l’information. M. Messahel a, d’autre part, indiqué que « dans notre approche, nous ne perdons pas de vue la dimension verticale et horizontale de l’espace que nous avons à bâtir ». « Pour l’espace maghrébin, l’Algérie a, dans le domaine des infrastructures lourdes, projeté la réalisation d’autoroutes, la densification du réseau ferroviaire, les connexions électriques, la lutte contre la désertification, la protection de l’environnement et les ouvrages de grande hydraulique », a-t-il souligné. Par ailleurs, les pays de l’UMA ont fait plusieurs propositions, durant cette rencontre, pour la reprise du partenariat avec l’UE, particulièrement la mise en place de mécanismes de rencontre réguliers, densifier les thèmes du dialogue et relancer ce processus sur la base d’une approche globale. A signaler que la réunion entre les chefs de la diplomatie des pays de l’UMA et la troïka de l’UE, dont les travaux se sont déroulés à huis clos, s’est terminée avec une large convergence de vues sur la nécessité de relancer le dialogue entre les deux ensembles, interrompu depuis 1991. Cette réunion a été organisée pour « la reprise du dialogue entre les pays de l’UMA et l’UE », selon des participants à cette rencontre qui ont mis en évidence l’impérieuse « nécessité de relancer le partenariat entre l’UMA et l’UE ». La reprise de ce dialogue politique entre les deux ensembles a été réaffirmée autant du côté de l’UMA que de l’UE. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et la troïka de l’UE présidée par le chef de la diplomatie slovène, Dimitrij Rupel, ont, à l’issue de ces travaux, adopté un document final qui « réaffirme l’importance du dialogue entre l’UMA et l’UE ». Les ministres des deux ensembles ont également souligné « l’importance d’un approfondissement des relations entre les deux parties ainsi que l’intérêt d’une régularité des rencontres entre UMA-Troïka-UE ». Le même document précise que « ce dialogue devra s’appuyer sur le renouveau de la coopération intra-maghrébine », évoquant, d’autre part, « la nécessité de l’intégration régionale ainsi que le renforcement du dialogue dans des domaines prioritaires ». Les participants à cette rencontre, qui constitue une reprise du dialogue entre les deux ensembles après un gel qui aura duré un peu plus de 16 ans dans le sillage de l’affaire Lockerbie, ont également abordé les thèmes importants des investissements, l’environnement, la sécurité maritime, les NTIC, le dialogue interculturel et, entre autres, l’énergie et la désertification. Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères de l’UMA ont sollicité la présidence slovène de l’UE pour qu’elle transmette « à l’ensemble des pays membres de l’UE l’engagement politique des pays de l’UMA en faveur d’une coopération régionale renforcée, basée sur une approche pragmatique et concertée ».

Aniss Z.