Le chef de l’État mauritanien aujourd’hui à Alger

Le chef de l’État mauritanien aujourd’hui à Alger

Un soutien politique et financier

El Watan, 6 mai 2006

La Mauritanie organisera un référendum constitutionnel le 24 juin 2006, suivi d’élections municipales et législatives simultanées le 19 novembre de la même année, puis des sénatoriales le 21 janvier 2007 et des présidentielles le 11 mars 2007.

Elle a besoin de quelque 20 millions de dollars, dont 9 millions ont déjà été pourvus, pour l’organisation des élections, avait précisé, il y a dix jours, le ministre mauritanien de l’Intérieur. Selon lui, l’Etat a déjà reçu des contributions de la France, de l’Union européenne (UE), de l’Espagne et de l’Egypte, d’un montant global de 9 millions de dollars. L’argent des partenaires sera utilisé pour couvrir, avait-il indiqué, notamment les frais d’impression de documents électoraux et de campagne des partis, des affiches et des encarts dans la presse. L’Etat mauritanien prévoit également d’allouer près de 3 millions de dollars d’aides aux partis politiques, à la presse et à la société civile dans le cadre du processus électoral, avait ajouté le ministre. C’est à partir de là qu’on comprend dans quel contexte interviendra le séjour, aujourd’hui et demain, du colonel Ely Ould Mohamed Vall, chef d’Etat mauritanien. Officiellement, ce dernier abordera avec le président Bouteflika « la coopération bilatérale, les questions régionales et les problèmes du continent africain ». Or, il faut savoir que le régime actuel dirigé par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) subit des pressions de la part de certains pays dans la région, particulièrement dans cette phase transitoire pour rétablir les institutions démocratiques. Le roi du Maroc compte d’ailleurs se rendre chez Mohamed Vall dans les prochaines semaines. Mais Nouakchott a l’intention de consolider davantage, le « caractère particulier » des relations avec Alger. Ce « caractère particulier » est l’expression utilisée par Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement à la mi-mars dernier. Une date qui a vu la signature de neuf très importants accords à l’issue de la 15e session de la grande commission mixte algéro-mauritanienne. Avec notamment le projet de réaliser une route allant de Tindouf à la localité mauritanienne de Choum, proche du territoire du Sahara-Occidental. L’occasion s’est aussi présentée pour un don de matériel et d’équipements offert par la DGSN à la police mauritanienne. Cela se compte avec la formation déjà de plus de 6000 cadres mauritaniens en Algérie, alors qu’un millier d’étudiants mauritaniens y poursuivent leurs études supérieures. Il faut signaler qu’au moment où le président mauritanien est à Alger, une mission économique et commerciale organisée par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) s’apprête à rejoindre la Mauritanie pour un séjour qui durera du 7 au 10 mai. Selon un communiqué rendu public, il y a une dizaine de jours, par la CACI, cette mission sera composée d’une cinquantaine d’hommes d’affaires relevant de divers secteurs d’activité économique et sera conduite par Mohamed Chami, président de cet organisme. La Mauritanie dispose d’un marché important ouvert à un grand nombre de produits, notamment les fruits et légumes, les produits finis, les chaussures, les textiles, les articles en plastique, les médicaments et équipements médicaux, l’électroménager, les machines agricoles, les engins et les matériaux de construction. C’est pourquoi, la mission des opérateurs algériens à Nouakchott va permettre de procéder à « l’installation et à la tenue de la première session du conseil d’hommes d’affaires algéro-mauritaniens ». Dans cet ordre d’initiative, une exposition spécifique des produits algériens en Mauritanie est attendue avant la fin de l’année. La Mauritanie, qui a commencé à produire du pétrole depuis fin février dernier, pourrait bénéficier du savoir-faire de l’Algérie dans ce secteur, souligne la CACI. Les deux pays étudient le projet de conclure deux accords, l’un portant sur la non double imposition et l’autre relatif aux garanties à accorder aux investisseurs.

Salah Eddine Belabes