Le sommet arabe exige de l’ONU l’adoption d’une résolution interdisant l’atteinte aux principes religieux

Conférence de presse conjointe Belkhadem–Amr Moussa

Le sommet arabe exige de l’ONU l’adoption d’une résolution interdisant l’atteinte aux principes religieux

par Nabila K., Le Jeune Indépendant, 22 février 2006

Le ministre d’Etat et représentant personnel du président Bouteflika a appelé, lundi, l’Organisation des Nations unies (ONU) à adopter «une résolution interdisant l’atteinte aux questions religieuses sacrées», et ce, suite à la publication par un journal danois des caricatures portant atteinte au Prophète Mohammed (QSSSL).

Lors d’une conférence de presse organisée dès la fin des travaux de la deuxième session du comité ministériel de suivi de la mise en œuvre des décisions et engagements du sommet arabe, M. Bekhadem a insisté sur l’importance de faire face aux campagnes haineuses et xénophobes menées contre le monde arabo-musulman.

Lui emboîtant le pas, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a fait savoir que des négociations ont lieu avec l’Union européenne, l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et l’ONU afin de trouver un consensus permettant d’éviter ce genre de dérives à l’avenir.

Il est question également, a indiqué M. Amr Moussa, d’interdire dorénavant aux cercles qui sont contre l’islam et la liberté d’expression de porter atteinte aux religions. Dans le même contexte, le secrétaire général de la Ligue arabe a informé que sa prochaine étape après l’Algérie sera Bruxelles, où il est question d’évoquer également avec les responsables du Parlement européen le cas des caricatures et le problème palestinien.

Interpellé justement sur ce dernier point et sur le refus du parti palestinien Hamas de reconnaître Israël, M. Amar Moussa a été catégorique : «Hamas doit respecter le cadre et l’initiative de la ligue issue de Beyrouth en 2002.» Pour lui, il est important que le parti Hamas respecte toute tentative de la Ligue arabe à amener la paix, notamment en Palestine.

L’Algérie a payé toutes ses cotisations l’année dernière Saluant le succès réalisé par le peuple palestinien, lors des élections législatives qui ont été marquées par un bon déroulement, M. Belkhadem a affiché son immense regret de constater que beaucoup de pays arabes s’obstinent à ne pas payer leurs cotisations.

Tout en mettant en exergue le fait que l’Algérie a payé toutes ses cotisations l’année passée, M. Belkhadem a fait savoir qu’un faible nombre de pays arabes ont tenu leurs engagement en totalité, alors que d’autres ne l’ont fait que partiellement.

Sans donner les noms des pays n’ayant pas respecté leurs engagements dans ce domaine, le représentant personnel du président Bouteflika a rappelé qu’une partie de ces cotisations est versée directement à l’Autorité palestinienne.

Est-ce que les pays arabes qui ont refusé de payer les cotisations n’ont aucune relation avec le Hamas palestinien, organisation que l’ONU qualifie de «terroriste» ? M. Belkhadem répond par la négative, soulignant par la même occasion que le budget de la Ligue arabe connaît des lacunes depuis sa création, et cela est dû au non-recouvrement de 100 millions de dollars par an.

D’autant plus, a-t-il souligné, qu’il importe de distinguer entre les gouvernements et les peuples. Fin du mandat d’Amr Moussa le mois prochain Le mandat d’Amr Moussa en tant que secrétaire général de la Ligue arabe prendra fin en mars prochain.

Il appartiendra aux membres du sommet arabe de désigner son successeur, et ce, lors du prochain sommet qui aura lieu le mois prochain à Khartoum. Lors de cette rencontre, les membres du sommet devront soit maintenir M. Amr Moussa à son poste, soit choisir une autre personnalité pour le remplacer, et ce, quelle que soit sa nationalité.

Selon des sources proches de l’actuel secrétaire général, celui-ci devrait être maintenu à son poste, pour tout le travail qu’il a accompli jusqu’à présent. Dans ce sens, M. Amr Moussa a tenu à signaler la non-existence d’un poste de présidence tournante pour le secrétaire général : «Le dernier mot revient donc au sommet arabe, a-t-il estimé».

A la question de savoir s’il est tenté de postuler pour un autre mandat, M. Amr Moussa, s’est contenté d’un «no comment». Il faut faire toute la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri Le ministre d’Etat, M. Belkhadem a rappelé que les relations libano-syriennes ont connu des développements dangereux dont l’impact est toujours visible de nos jours.

M. Belkhadem a plaidé pour la nécessité d’étudier le dossier dans le cadre du sommet arabe. Pour cela, le représentant personnel du président Bouteflika a appelé les Etats arabes à plus de «vigilance et à un travail arabe soutenu afin d’écarter le spectre de l’intervention étrangère et ses conséquences néfastes» pour les peuples de ces pays.

Cela dit, M. Belkhadem a été catégorique : «Nous exigeons l’importance de faire éclater toute la vérité sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri». N. K.