Ensemble, pour un changement démocratique

Ensemble, pour un changement démocratique

21 janvier 2011

La chute brutale du régime dictatorial de Zine Al Abidine Ben Ali par la juste action du peuple tunisien ouvre une nouvelle situation politique dans un Maghreb lié par un destin commun. Cette revendication pour la liberté et le changement s’exprime de différentes manières depuis longtemps en Algérie. Des milliers de jeunes algériens de toutes les régions du pays, exclus, démunis, sans espoir pour leur avenir, ont répondu à l’enfermement dans lequel est tenue la société algérienne par le seul moyen à sa disposition : l’émeute. Ils ont exprimé les frustrations de tout un peuple. Ils ont payé de leurs vies et de leur intégrité physique leur rejet de cet ordre étouffant. Cette irruption d’explosion sociale est, en réalité, une expression permanente par la fracture et l’émeute depuis octobre 1988.

Le gouvernement a choisi de lui donner une seule explication : la hausse du prix des produits de base. La crise de janvier n’est pas soluble dans l’huile. La tentative du pouvoir et de ses médias de délégitimer les manifestants est vaine. Le pouvoir dépense sans compter et sans contrôle depuis qu’il dispose de grands revenus énergétiques. Mais les émeutes, les mouvements sociaux, n’ont jamais été aussi nombreux que ces dernières années : relogement, eau, route, électricité, Hogra, emploi, exclusion, le nombre de foyers de tensions se comptent par milliers sur l’année. La corruption, le déni des droits alimentent le désespoir social. Aujourd’hui, partie de Sidi Bouzid, la vague d’immolations par le feu de citoyens algériens désespérés ravage le pays. La situation est grave.

Le pouvoir est seul face au désarroi et à la colère des Algériens. Il ne compte que sur l’Etat d’urgence permanent, la répression policière, la manipulation et le verrouillage médiatique. C’est le résultat d’un étouffement sans précédent de la vie publique nationale. Droit d’organisation, de réunion, de manifestation, d’association, libertés syndicales, libertés d’expression, tout à été retiré aux citoyens ne leur laissant de recours que la Harga, les émeutes et le suicide incendiaire.

Comme en Tunisie, les viols de la constitution et l’instauration d’un système de présidence à vie en Algérie, ont précipité le pays dans une impasse dramatique.

Nous signataires de la présente déclaration,

– Affirmons notre détermination à refuser la fatalité de cette crise nationale. L’Algérie n’a pas payé le tribut dramatique de dizaines de milliers de victimes d’une guerre civile pour vivre perpétuellement sous un ordre autocratique, liberticide, producteur d’impasses, de morts et de régression

– Saluons le combat magnifique du peuple tunisien et le soutenons pour avancer vers un Etat de droit

– Décidons de mettre en commun nos énergies et notre foi en une Algérie forte par sa combativité, pour construire ensemble un nouveau cadre d’expression libre en faveur de l’ouverture et du changement démocratique

– Soutenons et appelons à la convergence de toutes les autres initiatives de citoyens, d’associations, de syndicats et de partis politiques allant dans le sens de la levée du carcan sur la vie publique et pour l’avènement de l’alternance démocratique en Algérie.

Les Signataires :

* Fodil Boumala (Universitaire-Journaliste)
* Ihsane El Kadi(Journaliste)
* Mohamed Lakhdar Maougal (Universitaire)
* Haidar Bendrihem(Universitaire,Ancien député)
* Mohamed Hennad(Universitaire)
* Zoubir Arous (Universitaire)
* Ahcène Bechani (Universitaire)
* Ramdane Moulla (Ancien député)
* Abed Charef (Journaliste-écrivain),
* Said Boudiaf (Ancien Moudjahid)
* Boussad Ouadi (Editeur)
* Kamel Slahdji (Cadre d’entreprise)
* Redouane Boudjemâa (Universitaire)
* Nasreddine Lezar(Avocat)
* Ali Kessaissia(Universitaire)
* Ahmed Rouadjia(Universitaire, Ecrivain)
* Mustapha Heddad (Universitaire)
* Youcef Lakhdar Hamina (Universitaire)
* Amar Manâa (Universitaire)
* Said Djaafer (Journaliste),
* Farid Cherbal (Universitaire),
* Ouali Ait Yahia (Universitaire),
* Nourredine Ahmine (avocat),
* Smain Mohamed (Militant droits humains),
* Yassine Temlali (Journaliste),
* Ali Ihaddadène (Cadre financier).
* Mohamed Bouazdia (Journaliste)
* Ahcène Khellas (Universitaire)

Contact et signatures :

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