Etats généraux de la société civile: Les syndicats autonomes dénoncent

Etats généraux de la société civile

Les syndicats autonomes dénoncent

El Watan, 16 juin 2011

Il ne peut y avoir de démocratie sans le pluralisme syndical et l’émergence d’une vraie société civile.» Les quelques syndicats autonomes ayant pris part aux travaux de la première rencontre sur les états généraux de «la société civile», ouverts mardi dernier à Alger, attirent l’attention sur les violations par les pouvoirs publics des lois de la République.

Bien que minoritaires au milieu d’organisations parrainées par le régime, les représentants desdits syndicats tentent de transmettre les doléances des organisations opprimées. «Si on veut avancer, il faut que l’Etat applique les lois qui sont, plus au moins, bien faites. Il faut aussi appliquer toutes les conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Il faut que les syndicats autonomes soient considérés comme des partenaires à part entière», a déclaré Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Intervenant, hier, lors des débats sur le thème «Pour une gouvernance rénovée, un dialogue social permanent et une démocratie participative», M. Yousfi a dénoncé le super statut accordé à l’UGTA dans le dialogue avec le gouvernement. «On n’accepte pas que l’UGTA parle en notre nom», lance-t-il. Pour sa part, Sid Ali Merouane, porte-parole des médecins résidents, abonde lui aussi dans le même sens. Ce dernier déplore surtout l’absence d’un atelier spécial sur la réforme des systèmes de la santé.

Abdelkrim Boudjenah (SNTE) estime qu’«il n’y a pas de relations saines entre le mouvement associatif et le pouvoir». Mais même en participant à cette rencontre, les syndicalistes ne croient pas qu’elle débouchera sur des solutions aux problèmes du mouvement associatif. C’est la raison avancée par le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales et celui des maîtres assistants pour décliner l’invitation du CNES. «Le problème est dans la volonté politique d’appliquer et de respecter ces textes de loi (…). Nous pensons que le problème n’est pas dans les textes, mais dans les hommes qui sont censés les appliquer et les respecter et qui en font litière à chaque fois qu’ils le peuvent», écrit le représentant des deux syndicats, Nacer Djidjli, dans une lettre adressée au président du CNES, Mohamed-Seghir Babès. Et d’ajouter : «Nous ne pensons pas qu’une démarche initiée avec et par ceux-là même qui nous disaient tout récemment que l’Algérie n’avait pas de problème politique puissent aujourd’hui répondre à l’attente de nos concitoyens.»

Madjid Makedhi