Ali Benhadj pour une présidentielle anticipée et un candidat unique de l’opposition désigné par tirage au sort

Ali Benhadj pour une présidentielle anticipée et un candidat unique de l’opposition désigné par tirage au sort

Par Hebba Selim Publication, HuffPost Maghreb, 22 juin 2014

Les dirigeants politiques de l’ancien Front Islamique du Salut (FIS), Ali Benhadj et même Hachemi Sahnouni, ont vivement critiqué les déclarations d’Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, en charge des consultations sur la révision de la Constitution, qui a rejeté toute idée d’un retour du FIS et l’idée d’une transition politique préconisée par l’opposition.

A l’opposé, l’ancien chef de la branche militaire, l’armée islamique du Salut (AIS), Madani Mezrag, a salué le « courage » d’Ahmed Ouyahia qui, a-t-il dit, « a reconnu pour la première fois le rôle de l’AIS dans le rétablissement de la sécurité et de la paix ».

L’ancien chef du groupe armé a minimisé l’importance des déclarations d’Ouyahia sur le retour du FIS car « tout le monde est d’accord sur le fait qu’il ne peut revenir sur son ancienne image ».

Madani Mezrag a expliqué les propos d’Ouyahia par le fait qu’il parlait « au nom de l’Etat où il y a des gens qui non seulement ne veulent pas d’un retour du FIS mais veulent aussi le punir ». Ce qui, selon Mezrag, a contraint Ouyahia à « souffrir à expliquer qu’il l’avait invité en tant que personnalité nationale ». Il voit dans les propos du Directeur de Cabinet du président de la République, « un pas juste dans le sens de la réalisation de la réconciliation ».

Sahnouni : Ouyahia veut plaire aux occidentaux

Hachemi Sahnouni, qui avait été invité en qualité de « personnalité nationale » a critiqué les déclarations d’Ahmed Ouyahia qui, a-t-il dit, « ne servent ni le pouvoir, ni le peuple ». « Comment le pouvoir peut-il parler des libertés politiques alors des catégories entière de leurs droits politiques ».

Hachemi Sahnouni qui s’est distancé dans les années 90 de la direction du FIS incarnée par Abassi Madani, Ali Benhadj et Abdelkader Hachani, a estimé que les « consultations » menées par Ouyahia ne sont qu’un décor qui ne « leurre pas le peuple ». Pour lui, l’exclusion du FIS est une tentative de certaines parties au pouvoir de « plaire à l’Occident, la France et les Etats-Unis qui ne veulent pas d’un courant islamiste en Algérie ».

Benhadj : les journalistes n’ont pas posé la bonne question !

Ali Benhadj, dans un long prêche fait vendredi devant son « pilier » habituel dans une mosquée de Kouba et diffusée sur son site internet a répondu aux déclarations d’Ouyahia rejetant le retour du FIS ainsi que l’idée d’une transition défendue par l’opposition.

Pour le numéro 2 de l’ex-FIS, les propos d’Ouyahia sont « arrogants » et ignorent les propositions de l’opposition dans sa diversité. S’agissant du « retour du FIS », Ali Benhadj a regretté que les journalistes n’aient pas posé la bonne question à Ouyahia. Parle-t-il, de la seule « dénomination FIS » – ce qui laisse-t-il entendre est envisageable- ou s’il s’agit d’interdire le retour à l’action politique de ses dirigeants, ses cadres et ses élus.

« Ce sont nos droits politiques et civiques sur lesquelles nous ne pouvons céder. Ce sont des droits légaux, politiques, humains, constitutionnelles et même naturels qui naissent avec l’homme. Ils sont au-dessus du pouvoir… »

Ali Benhadj a appelé l’opposition à s’entendre pour exiger des présidentielles anticipées sur la base de trois principes : rendre la parole au peuple, garantir les droits et les libertés pour tous et le départ pacifique du régime. Une fois l’entente réalisée sur ces principes, Ali Benhadj, préconise pour dépasser les querelles de leadership et d’ambitions de désigner un candidat unique de l’opposition sur « tirage au sort » certifié transparent par l’image et le son.