LADDH – Ghardaïa : une feuille de route pour une sortie de crise

LADDH – Ghardaïa : une feuille de route pour une sortie de crise

par Yazid Alilat, Le Quotidien d’Oran, 4 août 2015

La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a, dans un communiqué, rendu public, hier, lundi, proposé une série de mesures, comme une feuille de route pour faire sortir la région de Ghardaïa de la crise actuelle.

En appelant les «activistes» et autres associations à ne pas jeter de l’huile sur le feu, en cataloguant telle ou telle partie du conflit, par ses caractéristiques culturelles ou religieuses, la Ligue a, surtout, rappelé la nécessité de maintenir la stabilité et la convivialité entre les deux communautés de la région du M’zab, et s’engage à participer à rapprocher les points de vue et à aider dans le cadre «des efforts tendant vers le rétablissement des relations fraternelles» entre les deux communautés. Et, plus concrètement, cette feuille de route, énoncée en 12 points, suggère, notamment, que les pouvoirs publics prennent conscience que la région de Ghardaïa a une spécificité civilisationnelle et sociale et mettre en place une politique qui prenne en compte cet aspect, que la société civile locale cultive et encourage la culture de la convivialité, mise en place d’initiatives de réconciliation entre les deux parties, enquête sérieuse et profonde pour démasquer les parties à l’origine de cette crise, lutte contre les phénomènes de xénophobie et de sectarisme, relâcher tous les innocents qui ont été injustement arrêtés et emprisonnés, punir les auteurs de vols et d’agressions, y compris ceux qui ont incendié des maisons, une forte présence de l’Etat au plan sécuritaire, dans l’ensemble des zones chaudes et arrestation des assassins et leur présentation à la justice.

Plusieurs villes du M’zab, dont Guerrara, Ghardaia et Berriane avaient connu de terribles batailles rangées entre habitants de ces villes, faisant au moins 23 morts et des dizaines de blessés, au mois dernier. Des maisons des deux communautés ont été, également, incendiées à la veille du mois de Ramadhan. Ces terribles événements avaient imposé le déplacement, sur place, du Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre de l’Intérieur Nouredine Bédoui. Un renfort de policiers et gendarmes a été, également, décidé, alors que l’ANP avait été chargée de maintenir l’ordre, les corps de sécurité ayant été placés sous son autorité, d’office. C’est le chef de la 4ème Région militaire, à Ouargla, qui est, dorénavant, chargé de faire respecter l’ordre et la sécurité, dans la région. Une quarantaine de personnes des deux communautés, dont des membres associatifs, avaient été arrêtés, jugés et écroués. Le calme, depuis ces événements, est revenu, depuis, dans la vallée du Mzab.