La situation au Sahel au cœur des travaux

Conférence des non-alignés à Alger

La situation au Sahel au cœur des travaux

Plus de 80 ministres des Affaires étrangères ou leurs représentants et des invités comme les ministres turcs et espagnol ainsi que de nombreux responsables de grands regroupements et organisations mondiales sont attendus demain mercredi à Alger, pour la 17e Conférence ministérielle des pays non- alignés.

Kamel Amarni – Alger (Le Soir), Le Soir d’Algérie, 27 mai 2014

Hier lundi, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a donné le coup d’envoi, au Palais des Nations, au Club-des-Pins à Alger, lieu qui abritera les travaux de la conférence, à la réunion dite «des hauts fonctionnaires».
Composée essentiellement d’ambassadeurs des pays participants, cette réunion de deux jours et à huis clos effectuera la préparation «effective» de la conférence. C’est elle qui mettra au point les documents de travail, notamment un rapport politique et un autre économique.
Le mouvement des non-alignés, pas moins de 117 Etats membres, représente tout simplement la moitié de la population mondiale. Pour autant, un tel regroupement a-t-il les moyens de peser sur le cours des événements dans le monde alors même que l’ONU peine à se frayer un chemin parmi les puissances dominantes comme les Etats-Unis ou l’OTAN ?
Ramtane Lamamra résume à sa manière cette problématique lorsqu’il fera remarquer, dans son allocution d’ouverture, hier lundi, qu’«au moment où les relations internationales connaissent de profonds bouleversements et où les crises et les conflits les marquent structurellement, notre mouvement se doit de redoubler de vigilance et de vision pour être partie prenante aux changements qu’il est nécessaire d’opérer et aux nouveaux équilibres qu’il est indispensable d’édifier». En clair, le mouvement se doit de s’amender, pour pouvoir s’adapter au contexte planétaire. Sa survie même en dépend. S’il ne peut raisonnablement influer sur les grandes décisions, le mouvement des non-alignés peut toutefois se rendre «utile», en tant que forum, regroupant de nombreux pays partageant les mêmes préoccupations. Le Sahel en est le meilleur exemple. Comme le dira Lamamra, «les fléaux à caractère transnational se sont intensifiés, mettant en péril la paix et la sécurité internationales, notamment le terrorisme qui se manifeste par un regain d’agressivité, en particulier dans la région du Sahel, où il a établi des interconnexions avérées avec les réseaux de trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée». Plusieurs rencontres restreintes sont d’ailleurs prévues à Alger, en marge de cette conférence, sur des points chauds et précis : le Mali, la Libye…
K. A.