La crise «peut compliquer davantage» la situation dans le Sahel

Le directeur du CAERT

La crise «peut compliquer davantage» la situation dans le Sahel

El Watan, 10 avril 2012

La crise au Mali «peut compliquer davantage» la situation sécuritaire dans la région du Sahel, a estimé hier le directeur du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (Caert), Francisco Caetano José Madeira.

«Effectivement, la réalité qui prévaut aujourd’hui au Mali a provoqué la multiplication de groupes armés. Avant on ne parlait que d’AQMI, mais aujourd’hui on parle d’Ançar Eddine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et aussi d’autres groupes armés et tout cela complique la situation au Sahel et la lutte antiterroriste», a averti M. Madeira sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Plusieurs groupes armés ont émergé peu après le début de la crise en Libye, alors tout cela complique davantage notre lutte antiterroriste, mais nous allons continuer nos efforts pour éradiquer ce fléau», a-t-il affirmé.

Pour rendre plus efficace la lutte contre ce phénomène au Sahel, le président du Caert a appelé les pays de la région à «réunir d’abord leurs forces et capacités». «Nous devons d’abord réunir nos forces et nos capacités et coordonner les efforts en échangeant des informations et les moyens de lutte» contre le terrorisme, a-t-il souligné. M. Madeira a insisté, en outre, sur la nécessité pour les pays de la région de «contrôler mieux les frontières communes pour empêcher tout transit d’armes vers le Sahel», appelant également au renforcement des relations avec les autres pays tels que la Libye, la Tunisie, l’Egypte et le Soudan.

A propos de la situation au Mali, dont le nord est contrôlé par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres groupes armés, le président du Caert a jugé «possible une réunification» de ce pays après la signature par les militaires putschistes d’un accord avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prévoyant le retour à l’ordre constitutionnel. «Le retour de l’ordre constitutionnel au Mali est très positif et cela permettra aussi de s’attaquer à la question de sécession déclarée dans le Nord, contrôlé par les rebelles de l’Azawad», a ajouté.

APS