16e sommet de la francophonie à Madagascar: L’Algérie en «invitée spéciale»

16e sommet de la francophonie à Madagascar

L’Algérie en «invitée spéciale»

El Watan, 26 novembre 2016

L’Algérie est «l’invitée spéciale» du 16e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la francophonie qui s’ouvre aujourd’hui à Antananarivo, à Madagascar.

Elle sera représentée par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l’agence APS, a rappelé que l’Algérie participe, depuis le Sommet de Beyrouth de 2002, en qualité d’invitée aux conférences de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). L’Algérie n’est pas membre de l’OIF pour des considérations politiques. Alger considère, depuis le début des années 1970, l’Organisation de la francophonie, qui a pris plusieurs dénominations au fil du temps, comme un espace plus politique que linguistique ou culturel.

A son arrivée au pouvoir en 1999, le président Abdelaziz Bouteflika a tenté un rapprochement avec la francophonie, mais sans plus. A Paris, l’adhésion de l’Algérie, présentée comme l’un des «plus grands pays francophones au monde», est plus que souhaitée. Les experts évoquent la forte présence de la langue française dans l’administration publique, le commerce, l’éducation, l’enseignement supérieur, les médias, le système de santé et l’édition littéraire. Le français demeure la première langue étrangère enseignée à l’école, loin devant l’anglais, l’espagnol et l’allemand. Dernièrement, des appels ont été lancés en Algérie pour que l’anglais soit enseigné dans les classes primaires.

L’argument avancé est que la langue de Shakespeare est la plus utilisée au monde, y compris sur internet et dans l’enseignement des sciences. Alger et Paris ont constitué depuis plus de quatre ans une commission mixte pour «évaluer l’enseignement du français» en Algérie et «accélérer les programmes de formation pour les enseignants» de cette langue. La thématique retenue pour le sommet d’Antananarivo est «Croissance partagée et développement responsable : les conditions de la stabilité et de l’espace de la francophonie».

Un rapport sur «Les jeunes dans l’espace francophone» sera présenté à l’occasion de ce Sommet.
Un sommet qui se réunit tous les deux ans pour statuer sur l’adhésion de nouveaux membres de plein droit ou en observateurs. «Le Sommet définit les orientations de la francophonie de manière à assurer son rayonnement dans le monde, dans un cadre stratégique décennal. Il adopte toute résolution qu’il juge nécessaire au bon fonctionnement de la francophonie et à la réalisation de ses objectifs», est-il précisé sur le site de l’OIF.

Créée en 1970, l’Organisation des «pays ayant le français en partage» regroupe actuellement 80 Etats. Selon des études, plus de 80% des francophones au monde seront des africains vers 2060. Globalement, le français est en perte de vitesse dans le monde par rapport à d’autres langues telles que l’anglais, le chinois, l’arabe, le russe, l’espagnol et le hindi.
Fayçal Métaoui