Avec 35,51% de participation aux législatives, l’Algérie établit un record d’abstention

Avec 35,51% de participation aux législatives, l’Algérie établit un record d’abstention

AP, Nouvel Obs, 18 mai 2007

Le taux national définitif de participation aux élections législatives en Algérie à la clôture du scrutin a atteint 35,51 %, a annoncé, jeudi soir, le ministre algérien de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni.

Ce taux de participation est en recul de près de 11 points par rapport aux législatives de 2002 où il était d’un peu plus de 46%, a précisé le ministre de l’intérieur. C’est l’un des plus faibles taux de participation, si ce n’est le plus faible, enregistrés en Algérie, depuis l’indépendance en 1962.

Les opérations de vote ont pris fin jeudi à 20h00 locales (GMT+1) dans 27 wilayas (départements) du pays, alors qu’elles l’ont été une heure auparavant dans les 21 autres.

Les résultats détaillés du scrutin seront communiqués vendredi par le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse, à 10h00 locales.

Ce scrutin a été marqué par des dépassements constatés dans certains bureaux de vote à travers le territoire algérien, selon la Commission politique nationale de surveillance des élections législatives (CPNSEL). Des irrégularités dénoncées, également, par des partis politiques en lice.

Le coordinateur du CPNSEL, Saïd Bouchaïr, a fait état, dans un document, de « plusieurs cas de fraude » dans le déroulement du scrutin, affirmant, a cet égard, que les dépassements observés et rapportés par les partis politiques sont des « cas isolés » et « n’auront aucune incidence sur les résultats du scrutin ».

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur a affirmé que ces dépassements observés au niveau de certains bureaux de votes « ne représentent pas des faits majeurs et n’ont aucun effet sur les résultats du scrutin dans les wilayas concernées ».

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, membre de la coalition présidentielle, a déclaré, pour sa part, que son parti a constaté « des anomalies ici et là », mais refuse de « faire une lecture excessive, qui signifierait que c’est une espèce de volonté délibérée de l’appareil de l’Etat de détourner le choix des citoyens ».

Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamiste), Bouguerra Soltani, autre membre de la majorité présidentielle sortante, a admis, de son coté, l’existence de « dépassements », déclarant que sa formation qui « croyait qu’ils étaient limités et isolés », a constaté qu’ils sont en réalité « globaux et touchent presque toutes les wilayas ».

Pour sa part, le secrétaire général de l’instance exécutive du Front de libération nationale (FLN), parti majoritaire à l’assemblée, Abdelaziz Belkhadem a estimé que le Conseil constitutionnel est « la seule instance habilitée à trancher sur l’existence ou non de tout dépassement ». AP