Les élections auront lieu le 29 novembre

Convocation du corps électoral et révision des listes

Les élections auront lieu le 29 novembre

Le Jour d’Algérie, 1 septembre 2007

Prolongé exceptionnellement d’une cinquantaine de jours, le compte à rebours pour le renouvellement des assemblées locales, communes et de wilaya issus du scrutin d’octobre 2002 et des partielles de novembre 2005 a commencé. Le président de la République a signé jeudi le décret portant convocation du corps électoral pour le jeudi 29 novembre prochain. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère de l’Intérieur, qui indique aussi qu’ «une période de révision exceptionnelle des listes électorales sera ouverte du lundi 3 septembre au mercredi 12 du même mois».

A cet effet, le département de Zerhouni invite les nouveaux inscrits et les électeurs ayant changé de domicile à se rapprocher des services concernés auprès de leurs communes. Les prochaines élections qui se dérouleront le dernier week-end de novembre seront régies par le nouveau texte de loi modifiant et complétant l’ordonnance 97-07 du 6 mars 1997, présenté par le ministère de l’intérieur et adopté par l’assemblée nationale en juillet dernier.

Devant se tenir au mois de septembre et coïncider avec les rentrées scolaire et universitaire, ainsi que le mois du ramadhan, le ministère de l’intérieur a accédé à la demande de certaines formations politiques de reporter la date de la tenue de ces élections, pour «éviter l’enregistrement d’un nouveau faible taux de participation» après celui du scrutin législatif du 17 mai dernier. Le mandat des élus locaux qui devait prendre fin le 11 octobre prochain a été, à cet effet, prolongé de 50 jours.

Partant de la date de cette convocation, le dépôt des listes électorales, qui devra se faire cinquante jours avant la date du scrutin, interviendra à quelques jours de l’Aïd, si ce n’est la veille même, ce qui ne sera pas sans susciter un certain chamboulement et certains dysfonctionnements quant au déroulement de cette opération qui sera suivi par celle du dépôt des recours.

Autre chose qui ne manquera pas de susciter une certaine inquiétude chez les partis politiques, c’est la révision exceptionnelle des listes électorales. Cette révision intervient, en effet, en pleine période électorale. Mais surtout, elle intervient après la missive de Zerhouni aux abstentionnistes lors du dernier scrutin législatif leur enjoignant de justifier les raisons de leur abstention sous peine de radiation du fichier électoral.

Une mesure jugée comme «une menace contre les abstentionnistes» et «anticonstitutionnelle» par une grande partie de la classe politique qui avait dénoncé son «caractère répressif», malgré le démenti public de Yazid Zerhouni qui parlait plutôt de rappeler aux citoyens le caractère civique de l’acte de vote.

Reste à savoir si ces changements introduits atteindront le but escompté, à savoir inciter le citoyen à la participation et éviter la réédition du scénario du 17 mai dernier. Un pari peu probable malgré la spécifité du scrutin et tout le battage autour de son importance. Et pour cause : le lourd passif de la mauvaise gestion des collectivités par les élus de toutes les formations, mais aussi, et surtout, le contexte dans lequel se dérouleront ces élections.

Un contexte qu s’annonce déjà, ces jours-ci, par un bouillonnement du front social du fait de la cherté des produits de première nécessité et la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen. Et si le faible taux de participation lors du dernier scrutin qui était un message clair à la classe politique dans son ensemble, il l’est un peu plus à l’encontre de l’alliance présidentielle, qui elle, en est responsable directement, du fait que c’est elle qui forme le gouvernement. Réussiront-ils à relever le défi de susciter un semblant d’intérêt chez le citoyen-électeur ? Réponse dans trois mois.

Par Boudjemaâ Medjkoun