Commission nationale de surveillance des élections

Commission nationale de surveillance des élections

La présidence accordée à Ahd 54

El Watan, 27 février 2012

Pour la première fois en Algérie, l’Etat n’est pas représenté au sein de la Commission nationale de surveillance des élections.

Une commission composée uniquement de représentants de partis politiques et qui sera présidée par M. Seddiki, représentant du parti Ahd 54. Ce dernier n’a été élu président de cette commission qu’au deuxième tour d’une élection organisée à cet effet. Il y avait cinq candidats à ce poste : le fils de Ali Zeghdoud du Rassemblement algérien (RA) ; M. Seddiki de Ahd 54 ; Madani Hout du FLN ; M. Boughazi de l’Entente nationale et M. Bourakba du parti El Infitah. A l’issu du premier tour de cette mini-élection, les cinq candidats ont obtenu le même nombre de voix.

Le président du bureau, un représentant du RND, était alors dans l’obligation d’organiser une second tour. Une décision contestée par le candidat du FLN, Madani Hout, arguant qu’il n’était pas utile de recourir à un deuxième tour, mais de céder la place au plus âgé, en l’occurrence sa propre personne. Mais en vain. Au deuxième tour M. Seddiki l’emporte avec 12 voix contre 4 pour Madani Hout. Cinq vice-présidents ont été également élus et ce, après le retrait du représentant du MSP.

Les membres de cette commission, installée mercredi dernier par le ministre de l’intérieur, Daho Ould Kablia, ne seront pas rémunérés mais auront des moyens logistiques à leur disposition. Une décision qui en a surpris plus d’un et certains membres l’ont très mal pris. Auparavant, rappelons-le, la commission chargée de surveiller le processus électoral dans toutes ses phases était composée de représentants de partis politiques agréés et de candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Ainsi, la présidence de la commission avait toujours été confiée à une personnalité neutre (Saïd Bouchair et Mohamed Teguia).

Selon certaines indiscrétions, les partis représentés au sein de cette commission contestent vivement l’annulation des indemnités octroyées auparavant. «Les représentants de partis politiques et de candidats de l’intérieur du pays ont exprimé leur mécontentement quant au budget alloué à cette commission. Ils demandent une enveloppe financière pour la prise en charge de leur séjour à Alger, notamment l’hébergement et la restauration», nous confie un membre de la commission.

Il est à rappeler que 21 partis politiques ont répondu à l’invitation du ministère de l’Intérieur en vue de remettre la liste de leurs représentants au sein de la commission. La Commission nationale de surveillance des élections a une composante «provisoire», ce qui permettra aux partis politiques en attente d’agrément d’y adhérer une fois agréés.
Nabila Amir