Amara Benyounès favorable à un quatrième mandat du président Bouteflika en 2014

Amara Benyounès favorable à un quatrième mandat du président Bouteflika en 2014

Hadjer Guenanfa, TSA, 2 décembre 2012

Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a apporté ce dimanche 2 décembre son soutien à un éventuel quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika en 2014. « J’ai soutenu Bouteflika en 2004 et en 2009. S’il se représente en 2014, le soutien lui est acquis. C’est une évidence pour moi et pour les militants du MPA. Je ne fais pas d’alliances honteuses, j’aime bien marcher en plein jour », a déclaré M. Benyounès au cours d’une conférence de presse au siège de son parti à Alger.
Le chef du MPA, également ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, a estimé que le nombre des mandats n’a jamais constitué « un préalable à la démocratie ». « Ceux qui demandent à ce que Bouteflika ne fasse pas de quatrième mandat, ce sont ceux qui ont déjà fait quatre à cinq mandats dans leur parti », a-t-il lancé, à l’adresse des partisans de la limitation des mandats présidentiels.

Selon M. Benyounès, il est inconcevable de comparer Abdelaziz Bouteflika aux dictateurs déchus ou contestés par les révoltes populaires dans plusieurs pays arabes depuis 2011. « Je pense profondément que Bouteflika, ce n’est pas Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ou El Assad, a-t-il insisté. Qu’on le veuille ou non, le peuple algérien aime Bouteflika. C’est une réalité ».

Les alliances se feront avec les partis représentés au sein du gouvernement

Amara Benyounès a également abordé la question des élections locales de jeudi dernier à l’issue desquelles sa formation a créé la surprise en arrivant à la troisième place, après le FLN et le RND. Le MPA a obtenu la majorité absolue dans 12 communes, fort de 524 861 voix et 1 493 sièges. Sur les alliances que ses élus pourraient conclure avec d’autres partis dans les APC, il a déclaré : « La priorité sera accordée aux partis politiques avec lesquels nous sommes au sein du gouvernement et ces partis sont connus », a-t-il dit tout en ajoutant que le MPA « laissera la liberté à ses élus dans les communes ».

Interrogé sur la possibilité de rejoindre l’alliance présidentielle évoquée il y a quelques mois par Ahmed Ouyahia, il a répondu : « la décision ne revient pas à lui seul. On peut décider un peu nous aussi ».

Benyounès répond à ses détracteurs

Amara Benyounès a qualifié les accusations de fraude de certains partis politiques contre son parti d’« insulte au peuple algérien en général et à ceux qui ont voté pour le MPA ». Devenir la troisième force politique dans le pays ne l’a pas surpris. « Je connais la scène politique, je ne suis pas tombé du ciel », a-t-il lancé. Aux partis vexés d’avoir été classés derrière le sien, M. Benyounès ne ménage pas ses concurrents : « La campagne électorale est terminée, le peuple a décidé et le MPA va encore grandir ».

Jugeant que le taux de participation était très acceptable, Amara Benyounès a estimé que le problème de l’abstention relève de la responsabilité de « tout le monde et pas seulement du gouvernement ». Le peuple algérien est fatigué de certains hommes politiques et pas de la politique, selon lui.

Fin de l’islamisme politique en Algérie

La plus grande leçon à tirer de ce dernier scrutin est la fin de l’islamisme politique en Algérie, analyse Amara Benyounès. « Les partis islamistes ont échoué dans ces élections quand, au regard du nombre de voix et de sièges qu’ils ont obtenus. Je pense que c’est un changement radical, pour nous », a-t-il indiqué. « Je pense que l’Algérie est sortie de la période islamiste », a-t-il ajouté. La preuve en est que le pays n’a pas été concerné par le printemps arabe.

Vote des militaires

Sur la question du vote des militaires, Amara Benyounès a prévenu contre la propagation de l’idée consistant à « vouloir à tout prix créer des problèmes entre le président et l’armée ». Cela « est extrêmement dangereux pour le pays », selon lui. Le SG du MPA a accusé ceux qui sont derrière cette idée de jouer « avec l’avenir et la stabilité du pays ». M. Benyounès a assuré que certains partis politiques ont toujours « un compte historique à régler avec l’armée » et que cela date des années noires du terrorisme. « La stabilité de l’institution militaire est un impératif », a-t-il ajouté en rappelant ce qui se passe aux frontières sud du pays.