Accord d’association Algérie-UE: Les Algériens dans la confusion

Accord d’association Algérie-UE

Les Algériens dans la confusion

El Watan, 31 août 2005

Les opérateurs économiques algériens n’ont pas encore compris le contenu de l’Accord d’association signé avec l’Union européenne, et une grande confusion règne chez ses derniers au sujet de l’impact qu’il pourrait avoir dès sa mise en œuvre. »

C’est ce que nous a déclaré Mohamed Chami, président de la commission technique du suivi de la mise en œuvre de la zone de libre-échange, signée dans le cadre de l’Accord d’association avec l’UE. « C’est la confusion totale. Nous avons eu une première rencontre aujourd’hui (lundi dernier, ndlr), et nous avons remarqué qu’il y a un sérieux problème d’information et surtout de compréhension du contenu de l’accord. Les opérateurs ne le comprennent pas du tout de la même manière que les experts », a-t-il souligné. M. Chami, également directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), a indiqué à ce propos que la commission, installée le 23 du mois en cours par le ministre du Commerce Hachemi Djaâboub, « engagera dans les jours à venir une action spécifique d’explication et de mise à niveau en matière d’information de l’accord ». La commission, faut-il le rappeler, a pour mission d’assurer la concertation avec les opérateurs économiques algériens afin de permettre une évaluation régulière ainsi que la prise en charge des requêtes des entreprises en relation avec l’application du démantèlement tarifaire pour les produits industriels, et des concessions accordées pour les produits agricoles et agroalimentaires. Pour M. Chami, les produits de provenance européenne posent beaucoup moins de problèmes à la production nationale en comparaison avec ceux qui proviennent de Turquie, de Chine ou d’Egypte. « Ce sont des produits qui viennent d’Europe, donc de qualité, mais dont les prix sont très élevés et ne sont pas, par conséquence, de nature à poser des problèmes à la production nationale », a-t-il estimé. Selon lui, « les produits dont les droits de douane vont être exonérés tournaient autour de 5%. Ce pourcentage n’est pas très significatif et n’apparaît pas trop sur les prix, d’autant plus que nos entreprises ont un avantage comparatif certain, à savoir une main-d’œuvre et un coût d’énergie pas chers ». Concernant le suivi technique de l’accord et la prise en charge des requêtes des entreprises, le président de la commission a précisé que le travail des experts consistera surtout à « attirer l’attention des pouvoirs publics sur le bien-fondé des requêtes émises par les opérateurs économiques et non pas sur les problèmes qu’ils soulèvent ». « Nous avons avec nous des professionnels mais aussi des techniciens et des experts qui vont faire de l’accompagnement en expliquant ux entreprises comment élaborer les requêtes, quelles sont les démarches à entreprendre et les arguments à présenter pour mettre les pouvoirs publics dans une position qui leur permet d’aller, éventuellement, jusqu’à prononcer une suspension provisoire des importations », a-t-il conclu.

Lyes Malki