Algérie – Tunisie: Quelle part pour le privé ?

Algérie – Tunisie

Quelle part pour le privé ?

par H. Saaïdia, Le Quotidien d’Oran, 6 août 2007

Les travaux de la 16ème session de la Grande commission mixte de coopération algéro-tunisienne ont été clôturés, hier à Alger, sur fond de satisfaction partagée quant au niveau qu’ont atteint les relations entre les deux pays, avec, toutefois, le sentiment que tout n’est pas encore fait. A l’issue d’une audience qui lui a été accordée, hier, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a déclaré à la presse que les relations algéro-tunisiennes «ne cessent de se consolider et de s’approfondir et se caractérisent désormais par la globalité», a indiqué l’APS. Le Premier ministre tunisien, qui a présidé avec son homologue algérien Abdelaziz Belkhadem les travaux de la 16ème session de la Grande commission de coopération algéro-tunisienne, a indiqué avoir présenté au président Bouteflika un exposé sur ces travaux, ainsi qu’un «bilan» des relations algéro-tunisiennes. Il a ajouté avoir passé en revue avec le chef de l’Etat «la situation dans le Maghreb arabe et la nécessité d’oeuvrer au renforcement des relations entre les pays de cette région».

A l’ouverture de la 16e session, samedi en fin d’après-midi, le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem avait appelé à la nécessité de donner «une nouvelle impulsion» aux relations de coopération entre l’Algérie et la Tunisie. Le Premier ministre algérien avait indiqué en outre que «le contexte régional et international, les relations avec l’Union européenne et méditerranéenne et l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sont autant de facteurs qui nous incitent à davantage de concertation et de coopération avec l’autre partie, au profit des deux peuples».

Le chef du gouvernement évoquera, ensuite, point par point, les questions à l’ordre du jour de cette 16ème session et qui font l’objet des 9 accords de coopération et programmes de travail, qui ont été signés à l’issue des travaux. Ainsi, concernant les investisseurs privés, Belkhadem a souligné l’importance de «rattraper, dans les plus brefs délais, le retard accusé dans le domaine», tout en appelant à «investir avec force les différents domaines de la coopération en accordant les facilités nécessaires au secteur privé». Une fois sa mission facilitée, le secteur privé n’aura qu’à «faire connaître ses produits et à contribuer à promouvoir les échanges qui, en dépit de leur croissance annuelle et de leur caractère prioritaire aux yeux des responsables des deux pays, ne reflètent pas encore l’importance des opportunités offertes», a-t-il ajouté en substance.

A ce propos, le chef du gouvernement a mis l’accent sur l’importance de «redoubler d’efforts afin de parvenir à l’élaboration d’un nouveau cadre légal qui soit de nature à donner une forte impulsion aux relations bilatérales». S’agissant du secteur de l’énergie, Belkhadem a évoqué les projets communs d’exploration du pétrole et de l’électrification des régions frontalières, en estimant que ce secteur ne donne pas la pleine mesure de son développement, avant d’appeler à la nécessité de lever les entraves de la coopération dans le domaine. Au volet des infrastructures, il a évoqué les projets de l’autoroute maghrébine et de celui du développement des chemins de fer, avant de prédire un nouvel essor pour le secteur avec la réalisation des infrastructures économiques communes entre les deux pays.

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, appelé à lever certains obstacles qui se dressent sur la voie de la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’agriculture au Sahara. Il a estimé que la «partie tunisienne partagera les vues et les positions de l’Algérie quant à l’édification et la dynamisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA), à l’ère des blocs et des regroupements économiques, et ce au service de la région et de ses peuples». De son côté, le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a estimé que cette 16ème session constitue l’occasion propice pour hisser le niveau des relations bilatérales. Il s’est également dit satisfait du «climat de sérénité et d’amitié» qui caractérise les relations bilatérales. Toutefois, il a estimé que le niveau de la coopération culturelle «reste faible», appelant, à ce titre, «à oeuvrer ensemble pour annihiler toutes les entraves et relancer les relations dans ce domaine».