Le chef de la diplomatie chinoise à Alger

Le chef de la diplomatie chinoise à Alger

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El Watan, 11 janvier 2010

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, est arrivé hier à Alger pour une visite de travail qui prendra fin aujourd’hui.

A la tête d’une importante délégation d’officiels, le ministre chinois devrait s’entretenir avec son homologue algérien, Mourad Medelci, et d’autres hauts responsables. Au menu des discussions : « Le raffermissement et le renforcement des relations d’amitié et de coopération liant les deux pays », comme il est précisé dans le communiqué rendu public hier par le département de Mourad Medelci. Officiellement donc, cette visite est des plus normales. Elle permettra aux deux parties de faire le bilan de plusieurs années de relations bilatérales des plus intenses et d’explorer les voies et moyens pour diversifier leur coopération. En ce sens, les deux pays devraient signer un protocole de coopération économique et un accord portant sur l’entraide judiciaire en matière civile et commerciale, indique le même communiqué. Cette visite, faut-il le souligner, intervient dans un contexte particulier marqué notamment par le scandale de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation est assurée en grande partie par une entreprise chinoise. Faire le point sur cette affaire qui risque d’entacher la réputation des entreprises chinoises à l’internationale semble être nécessaire. Au cours de la décennie écoulée, la présence chinoise s’est renforcée en Algérie. Cela au point qu’on parlait de « l’axe Alger-Pékin ». Des dizaines d’entreprises chinoises s’y sont implantées et des milliers de travailleurs s’y sont installés. Quelque 30 000 Chinois y vivent, selon les données fournies par l’ambassade de Chine à Alger.

Les investissements chinois en Algérie s’élèvent à 900 millions de dollars. C’est au début des années 2000, avec le lancement de grands programmes de relance économique qui ont englouti plus de 200 milliards de dollars, que les Chinois « découvrent » la destination Algérie. En quelques années, les entreprises chinoises ont décroché plusieurs projets dont celui de l’autoroute Est-Ouest, d’une valeur globale de 11 milliards de dollars. Rien qu’en 2007, le groupement chinois CGC-SIPSC a obtenu un contrat de deux milliards de dollars pour la réalisation d’un réseau de transfert des eaux souterraines d’In Salah à Tamanrasset sur 750 km. Aussi, une autre entreprise chinoise, à savoir CSCEC, a décroché plusieurs contrats publics pour la construction de dizaines de milliers de logements financés par l’Etat. Un autre groupe chinois, CCECC, a remporté des contrats de plus de 3,5 milliards de dollars dans les chemins de fer. Les échanges commerciaux ont également connu une augmentation importante. Ils sont estimés à 4,46 milliards de dollars en 2009. Soit une augmentation de 8,8% par rapport à 2008. Aujourd’hui, outre les relations économiques, les deux pays veulent coordonner leur travail sur le plan régional et international. Selon une source diplomatique, l’Algérie compte sur le soutien de la Chine, membre permanent au sein du Conseil de sécurité, pour faire passer un projet de loi portant incrimination de la rançon. Un soutien qui s’ajouterait à celui de la Russie et probablement des Etats-Unis d’Amérique.

Par M. A. O.