Davantage de femmes ministres ?

Composante du nouveau gouvernement

Davantage de femmes ministres ?

Le Jeune Indépendant, 14 avril 2009

Le seul point sur lequel semblent s’accorder plusieurs acteurs politiques nationaux est que les femmes devront être plus nombreuses au sein du prochain gouvernement.

Maintenant que le sort de l’élection présidentielle est scellé, les rumeurs et supputations sur, notamment, la composante humaine du prochain gouvernement battent leur plein. La tradition constitutionnelle veut en effet que le gouvernement en exercice présente sa démission juste après la prise de fonction du nouveau président de la République. Se posera alors d’une façon actuelle la question du nouveau gouvernement. Sera-t-il remanié de fond en comble ou subira-t-il seulement un petit lifting ? Sera-t-il élargi à d’autres partis et sensibilités politiques en plus des trois partis de l’alliance présidentielle ? Et, enfin, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sera-t-il reconduit à la tête du nouveau gouvernement ? «Personne, absolument personne ne sait de quoi sera fait le prochain gouvernement.
Celui qui vous dira quoique ce soit à ce sujet voudra vous induire en erreur. Il n’y a que le président Bouteflika, et seulement lui, qui décidera maintenant que le peuple l’a conforté d’une légitimité le mettant à l’abri de toute pression», assure un ministre en exercice joint hier par Le Jeune Indépendant. Le ministre avoue cependant que «le Président va tirer les conséquences de l’engagement, des uns et des autres, pour sa réélection et la concrétisation de son programme», pour le choix des hommes et femmes du premier gouvernement du troisième mandat.
Hormis cela, aucun des responsables des partis de l’alliance présidentielle, contactés par téléphone, n’a pu ou voulu s’avancer sur ce sujet, si ce n’est le fait de tirer quelques «déductions objectives».
Se référant à la dernière révision constitutionnelle, garantissant une plus grande place à la femme dans les institutions politiques, et aux engagements électoraux du candidat Bouteflika, ces responsables «s’attendent à une plus grande présence de la femme dans le prochain gouvernement». Aucun nom n’est avancé par contre.
Cela n’empêche, cependant, pas les rumeurs et autres supputations d’aller bon train. Cette fois, plus peut-être que lors des échéances politiques précédentes, le nom d’Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika, revient avec insistance pour prendre la tête du gouvernement. Niet, rétorquent d’autres qui ne jurent que par la continuation d’Ahmed Ouyahia dans son actuel poste. Ceux-ci mettent en avant l’assurance affichée et l’engagement total de celui-ci et de son parti, le RND, lors de la campagne électorale en faveur de Bouteflika. Les tenants de ce discours pronostiquent même la chute des ministres critiqués par Ouyahia lors de la campagne électorale. On évoque ainsi le départ du ministre de l’Industrie, Abdelhamid Temmar, connu toutefois pour être «un homme du Président». Si le départ de Temmar se confirme dans les prochains jours, son poste serait repris par Abdesselam Bouchouareb, le plus proche collaborateur d’Ahmed Ouyahia au sein du RND et qui, en plus, a abattu un travail énorme à la tête de la direction de la communication de la campagne de Bouteflika, avancent les mêmes observateurs. Pour rappel, Bouchouareb a occupé ce poste (ministre de l’Industrie, ndlr) par le passé.
Enfin, on susurre également que le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, mis à mal par la crise de la pomme de terre et la cherté des produits agricoles, se trouve en mauvaise posture actuellement.
A. Mouhou