Traitement particulier pour le GSPC

AMNISTIE GÉNÉRALE

Traitement particulier pour le GSPC

Le Soir d’Algérie, 15 février 2005

Le pouvoir semble avoir engagé le processus d’une préparation “technique” préalable à “l’amnistie générale” de Abdelaziz Bouteflika. Citant des révélations de repentis ainsi que de membres de familles de terroristes, le quotidien El-Khabar livrait en tout cas, dans son édition d’hier lundi, l’information selon laquelle l’ANP aurait déjà des zones “de non-agression” pour faciliter le repentir à des membres du GSPC intéressés par le projet d’amnistie générale.
Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Selon la même source, ces zones se situeraient dans la vaste forêt de Sid-Ali-Bounab, qui s’étend entre les wilayas de Boumerdès et de Tizi- Ouzou et l’un des fiefs de la sinistre organisation terroriste, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le djihad) affiliée à El Qaïda. Ce redoutable groupe terroriste tire sa force, outre du soutien logistique lourd dont l’arrose le sinistre Oussama Ben Laden du fait d’être constituée son noyau dur du moins, d’anciens militaires déserteurs pour épouser la cause du FIS. Rompue aux techniques de guerre, c’est une organisation qui demeure opaque et presque “inpénétrable”. Constituée en 1998 par un ancien parachutiste et dissident du GIA, Hassan Hattab, cette organisation terroriste, qui a élu ses quartiers généraux en Kabylie, a vite étendu son champ d’“intervention” jusqu’aux frontières tunisiennes vers l’est et l’ensemble des pays du Sahel vers le sud. De tous les groupes armés islamistes, le GSPC est le seul à garder encore quelques capacités de nuisance, après notamment l’effondrement du GIA. Ce qui explique la concentration des efforts sécuritaires sur elle. Le rapatriement de son ex-numéro 2, Abderrazak El-Para, d’un côté, et la guerre mortelle qui oppose Hassan Hattab et ses partisans à une autre faction qui veut prendre les rênes de l’organisation, ont fait que se fissure quelque peu la “citadelle” d’où se dégagent des renseignements d’une extrême importance. Entre autres, la disponibilité au “repentir” du clan de Hassan Hattab. Un peu comme ce fut le cas avec l’AIS, l’autre bras armé de l’ex-FIS, qui a fait l’objet de mesures préalables à sa reddition durant l’été 1997 lorsque l’ANP en prévoyait des campements dans la région de Jijel, puis deux années après, lorsque la même opération sera rééditée en faveur des autres organisations (Fida, El Hidjra oua Takfir, le GSPC, le GIA, etc.) assistons- nous à un remake qui ne dit pas son nom. L’amnistie générale de Bouteflika, dont le référendum est prévu pour fin mai prochain, restant d’autant plus une aubaine inespérée à ces fossoyeurs du pays qu’elle ne prévoit ni poursuites judiciaires, ni châtiment, pas même une condamnation morale. Contrairement à son “ancêtre”, la loi portant concorde civile, même si elle n’a par ailleurs été jamais appliquée.
K. A.