Les mesures de la réconciliation prorogées sur le terrain

Les mesures de la réconciliation prorogées sur le terrain

Un nombre de prisonniers bénéficient de l’extinction des poursuites

El Khabar, 7 septembre 2006

Environ 30 personnes, emprisonnées pour terrorisme, ont bénéficié de l’extinction de l’action publique à leur encontre en vertu des dispositions de la réconciliation nationale. Ceci signifie que les mesures du projet du Président ont été prorogées sans annonce officielle. Ce nombre de prisonniers libérés appartient à la catégorie des prisonniers dont les dossiers n’ont pas encore été tranchés par la Justice.
Des sources juridiques de la capitale ont indiqué que 16 prisonniers accusés dans des affaires de terrorisme ont bénéficié de l’extinction de l’action publique à leur encontre, ils ont quitté la prison de Serkadjie avant-hier. Le même nombre de prisonniers a quitté les établissements pénitentiaires d’El Harrach et de Barouagia, ils ont retrouvé leurs familles, qui se sont plaintes au sujet de « la lenteur des juges dans le traitement des dossiers ».
La même source a ajouté dans une déclaration à El Khabar que les deux chambres d’accusation près de la cour d’Alger et de Médéa ont ordonné l’extinction des poursuites judiciaires à l’encontre des prisonniers. Le ministère public avait informé l’administration pénitentiaire qui a immédiatement libéré les prisonniers. Les mêmes sources ont indiqué que ces prisonniers étaient en détention provisoire, depuis plus de quatre ans pour certains d’entre eux.
Ils ont bénéficié de l’extinction des poursuites judiciaires et non d’une grâce car les juges ne les ont pas condamnés. Les prisonniers relâchés viennent dans la case « appartenance à un groupe armé et financement du terrorisme », ces affaires ont été traitées par la chambre d’accusation et il est attendu qu’elles soient tranchées dans les cours criminelles. L’extinction des poursuites après le 31 Août révèle des développements dans le dossier des délais de la réconciliation, qui a été au centre d’une polémique ces derniers jours.
Des sources bien informées ont souligné le fait que les personnes libérées appartiennent aux dossiers de la réconciliation qui sont restés en suspens à cause de la lenteur des juges dans leur traitement. Le ministère de la Justice a envoyé en Mai dernier des inspecteurs à la cour d’Alger afin d’aider les juges des chambres d’accusation pour accélérer l’étude de ces dossiers. Les prisonniers de la capitale ont exprimé leur mécontentement, ils ont mené des mouvements de protestation réclamant le droit de bénéficier des dispositions, chose qui a poussé l’administration pénale à les transférer vers d’autres prisons.

2006-09-07
Par Hamid Yes