Les confidences de Dahou Ould Kablia depuis les Emirats

Chakib Khelil, In Amenas, révision de la Constitution…

Les confidences de Dahou Ould Kablia depuis les Emirats

Rafik Tadjer, TSA, 11 mars 2013

En visite de travail aux Émirats arabes unis, Dahou Ould Kablia s’est confié à la chaîne de télévision Al Arabiya. Évoquant les enquêtes de corruption à Sonatrach, le ministre de l’Intérieur a démenti le retour de Chakib Khelil en Algérie. « Je vous informe que [Chakib] Khalil n’est pas rentré [en Algérie]. Les enquêtes sur l’affaire de Sonatrach sont en cours. Pour nous, il est difficile d’accuser une personne ou un fonctionnaire en l’absence de preuves convaincantes et sûres », a-t-il dit.
Concernant la révision de la Constitution, Dahou Ould Kablia a expliqué que « les comités chargés de préparer le dossier travaillent encore ». « On s’attend à dégager les aspects de l’amendement constitutionnel d’ici la fin 2013 », a-t-il promis.

Lors d’une rencontre avec la communauté algérienne résidant aux Émirats arabes unis, Dahou Ould Kablia est revenu sur l’attaque d’In Amenas, selon Al Arabiya. Il a fourni une explication détaillée de ce qui s’est produit dans le complexe gazier. Le Ministre a notamment révélé qu’« un ancien officier des forces spéciales françaises a été tué dans l’opération militaire, et était parmi les otages », expliquant que « le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls lorsqu’il a téléphoné pour poser des questions sur l’état des ressortissants français s’est rendu compte que l’officier n’a pas révélé son identité aux autorités algériennes ».

Le ministre de l’Intérieur a critiqué « l’ambiguïté de l’attitude des compagnies pétrolières qui refusent de façon catégorique que les autorités algériennes supervisent la protection de ces entreprises », selon la même source. Il a aussi révélé « qu’un haut responsable japonais a contacté les autorités algériennes disant qu’il donnait un chèque en blanc pour « acheter » la vie de ses ressortissants, mais l’Algérie lui a signifié son refus catégorique » ajoutant que « le paiement de rançons est inacceptable quelles que soient les circonstances ». Selon Dahou Ould Kablia, l’Algérie n’a reçu aucune demande de la part de la France ou du Mali pour identifier les corps d’Abou Zeid et de Belmokhtar, que les médias ont donné pour morts lors de combats au Nord-Mali.

Pour le ministre de l’Intérieur « l’Algérie n’a pas défendu Kadhafi, mais a traité avec l’État libyen ». Et quand la révolution a éclaté, il a cherché personnellement à recevoir les dirigeants de la révolution libyenne, « tels que Cheikh Ali Selabi, pour qui il est intervenu personnellement pour rencontrer le président Bouteflika ».

Enfin, Dahou Ould Kablia a démenti que l’Algérie ait livré à la Tunisie l’assassin de l’opposant Chokri Belaid. « L’Algérie n’a rien à voir avec ce sujet. Elle n’a pas arrêté le meurtrier pour qu’elle le livre ». « Les autorités tunisiennes ont dévoilé les identités des tueurs de Belaid. Elles les connaissent, un par un, et savent où ils habitent », a-t-il dit.