Affaire Tounsi: «C’est un problème personnel entre les deux hommes»
NOUREDDINE ZERHOUNI À PROPOS DE L’ASSASSINAT D’ALI TOUNSI PAR LE COLONEL OULTACHE
«C’est un problème personnel entre les deux hommes»
Le Soir d’Algérie, 3 mars 2010
Le ministre de l’Intérieur a déclaré, hier, que l’assassinat du directeur général de la Sûreté nationale par le responsable de l’unité aérienne de la police relève d’«un problème entre les deux hommes». Nourredine Yazid Zerhouni a annoncé le rétablissement du colonel Chouaïb Oultache.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – L’opinion publique a dû attendre cinq jours pour obtenir une première réaction officielle au sujet de l’assassinat du directeur général de la Sûreté nationale. Une réaction qui émane du ministre de tutelle, Nourredine Yazid Zerhouni. Selon son «opinion personnelle », l’assassinat commis par le colonel Chouaïb Oultach contre la personne de Ali Tounsi est dû à un «problème personnel». «L’assassinat a été commis sans qu’aucun témoin ne soit présent. D’après mon opinion personnelle, c’est un problème entre les deux hommes.», a expliqué, hier, le ministre de l’Intérieur au siège du Sénat, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session parlementaire de printemps. Tout en indiquant que l’affaire est actuellement entre les mains de la Justice, Nourredine Yazid Zerhouni s’est engagé à ne rien cacher sur les raisons de ce crime. «L’affaire est sous la responsabilité du ministère de la Justice. La justice devra préciser si c’est prémédité, moi je ne peux rien dire. Sachez que la communication se fera en toute transparence, soyez rassurés», a-t-il affirmé à la presse.
Oultache toujours vivant
Le ministre de l’Intérieur a, toutefois, démenti l’information relative au décès du colonel Chouaïb Oultache. «Fort heureusement, celui qui a commis le meurtre est encore vivant. Aujourd’hui, il est sous la responsabilité de la justice. Il est en train de récupérer (de ses blessures). Laissons-le récupérer et la justice fera son travail.». Rappelons que le directeur général de la Sûreté nationale a été tué jeudi dernier dans son bureau par le commissaire divisionnaire chargé de l’unité aérienne de la police. Le jour-même, le ministère de l’Intérieur avait rendu public un communiqué dans lequel il évoquait un acte de «démence». «Le décès d’Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale, est survenu lors d’une séance de travail, au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilisé son arme et a blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l’arme contre lui se blessant gravement et a été transféré à l’hôpital». Il est utile de relever qu’hier, le ministre de l’Intérieur n’a à aucun moment évoqué l’état psychologique du colonel Chouaïb Oultache.
T. H.