Des frégates de l’Otan attendues au port d’Alger

DIALOGUE MEDITERRANEEN

Des frégates de l’Otan attendues au port d’Alger

Le Quotidien d’Oran, 15 mars 2005

Dans le cadre du dialogue méditerranéen de l’Otan, 8 navires de l’Alliance feront escale au port d’Alger pour une visite qui va durer du 18 au 21 mars prochains. Les 8 navires appartiennent à la force d’intervention immédiate, la NRF, du groupe maritime permanent (SNMG2) de l’Otan. Le but de cette visite, a-t-on appris, est de dynamiser l’amitié, la coopération et la compréhension mutuelle avec l’Algérie. Le commandant grec, Ioannis Karaiskos, des frégates espagnole, allemande, turque, italienne, américaine et hollandaise, aura durant son séjour des entretiens avec les responsables politiques du pays ainsi que les autorités militaires.

Force d’intervention et de réaction rapide, la SNMG2 a été créée en 1992 sous le sigle de Satnavofrmed, c’est-à-dire force navale méditerranéenne. Sa création a été dictée par la conjoncture sécuritaire des années 1990 marquée principalement par la montée fulgurante du terrorisme. Ses missions sont axées sur le combat contre le terrorisme de manière générale, mais elle est conçue également pour apporter un appui dans des opérations de maintien de la paix et est appelée à intervenir pour tout autre opération de l’Otan partout dans le monde en cas de nécessité.

L’escale d’Alger est la sixième en 2005 pour la SNMG2, après un remontage à Barcelone, après des escales dans les ports de Toulon en France, Souda en Grèce, Akasaz en Turquie, Tarente en Italie.

En dehors des interventions, les frégates sont soumises à de fréquentes rotations dans la Méditerranée. Les principales activités de la SNMG2 consistent en un programme intensif de formation, d’entraînement et de participation aux exercices de l’Otan.

Au-delà du caractère protocolaire, cette visite d’une force de réaction navale de l’Otan, une première d’ailleurs, semble imprimer au dialogue méditerranéen de l’Otan une nouvelle étape même si elle reste purement militaire. Elle est également à considérer comme un nouveau bond dans ce dialogue appelé à s’intensifier davantage et déboucher sur une adhésion de l’Algérie à l’Alliance. Reste à savoir toutefois si cette escale sera une occasion de donner des réponses aux sollicitations algériennes concernant le volet politique d’une part, et, de l’autre, les suggestions institutionnelles émises en 2004 par le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, notamment les «réformes» devant intégrer les pays de la rive sud de la Méditerranée. Cela pourrait être abordé lors de cette visite dont le programme inclut des discussions avec les responsables politiques. En revanche, la menace terroriste, sérieuse, persistante et pesante, particulièrement sur l’Europe et les Etats-Unis, continuera à favoriser davantage pour l’instant la coopération dans son aspect plus militaire que politique.

Djilali B.