Connexion entre Al-Qaida et GSPC: «Il n’y a pas de preuve tangible»

CONNEXION ENTRE AL QAÎDA ET LE GSPC

«Il n’y a pas de preuve tangible»

L’Expression, 03 mai 2005

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Les rédacteurs du rapport se demandent si cette allégeance n’est pas purement formelle.

Hassan Hattab est en usurpation de qualité selon un récent rapport américain sur le terrorisme dans le monde durant l’année 2004, rendu public en avril dernier. Le document a en effet rapporté qu’il n’y a aucune preuve tangible de collaboration entre les deux organisations terroristes, Al Qaîda et le Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). «Le nouveau chef du Gspc en Algérie a annoncé son affiliation à Al-Qaîda, mais il n’ y a aucune preuve qui confirme l’aide d’Al Qaîda au Gspc» est-il écrit dans ce rapport d’environ deux cents pages qui a consacré de longs passages au réseau de Ben Laden. «Dans certains cas, Al Qaîda a essayé d’enrôler d’autres groupes extrémistes sous sa bannière, tandis que dans d’autres cas, les groupes ont réclamé l’allégeance à Al Qaîda en dépit du peu de preuves de toute connexion avec les chefs d’Al Qaîda» a jouté le rapport américain. Passant au crible pratiquement toutes les organisations terroristes qui agissent sur la planète, le rapport n’a pas tari d’éloges sur l’Algérie qui a mené une guerre implacable contre le terrorisme durant plus de dix ans. «Le soutien des USA à l’Algérie dans sa guerre contre le terrorisme est fort et continu», souligne le document notant par ailleurs que «l’Algérie a remporté des victoires impressionnantes contre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) et le Groupe islamique armé (GIA). Dans leur rapport les Américains ont rapporté que l’Algérie a arrêté plus de 400 terroristes appartenant au Gspc et au GIA pendant l’année 2004. Selon des autorités algériennes, moins de 800 terroristes restent actifs en Algérie, sur les 28.000 terroristes qui activaient au milieu des années 90. «Malgré ces succès algériens, le Gspc a cependant, effectué plusieurs attentats en Algérie en 2004», écrit le même rapport qui cite l’exemple de l’embuscade en août 2004, commise contre un convoi militaire et qui s’est soldée par la tuerie de 40 militaires. Le rapport rappelle également l’attentat commis par le Gspc «contre la centrale électrique d’El Hamma dont les membres du réseau qui a commis cet attentat ont été tués en octobre de la même année». D’autres incidents encore, ont eu lieu principalement dans la région de Boumerdès et en Kabylie, a ajouté le rapport. Le Gspc issu d’une scission des Groupes armés islamiques (GIA) algériens, est l’un des rares mouvements terroristes africains à faire officiellement allégeance à Al Qaîda. C’est lui qui a capturé un groupe de touristes européens, en 2003, parmi lesquels des Suisses, avant de les relâcher contre une rançon de 5 millions d’euros que l’Allemagne n’a jamais reconnu officiellement avoir versée. Les auteurs du rapport se demandent si cette allégeance n’est pas purement formelle et si les actions du groupe ne sont pas avant tout dictées par des considérations économiques. Si le document américain s’est réjoui, en filigrane, du fait «qu’ il n’y avait aucune attaque terroriste en terre américaine durant l’année 2004» alors que «beaucoup d’autres pays ont été frappés par des attaques», il doute en revanche, que les groupes terroristes soient symptomatiques d’une dynamique nouvelle qui verrait la mouvance djihadiste agir localement. «Beaucoup d’analystes pensent à une nouvelle phase de la guerre globale contre le terrorisme.» Une nouvelle guerre qui selon les Américains doit se concentrer sur l’anhélation de l’idéologie d’Al Qaîda qui «dans beaucoup de pays est cruciale».

Brahim TAKHEROUBT