Forum global de la lutte contre le terrorisme : D’accord sur l’essentiel

Forum global de la lutte contre le terrorisme : D’accord sur l’essentiel

par Sofiane M., Le Quotidien d’Oran, 25 juin 2013

La première journée de la deuxième session plénière du Groupe de travail sur le Sahel, présidée par l’Algérie et le Canada et dépendant du Forum Global de la lutte contre le terrorisme, qui s’est tenue, hier, à l’hôtel ‘Méridien’, à Oran, a prôné une démarche stratégique à long terme pour faire face à la menace terroriste dans cette région, considérée comme l’une des plus pauvres de la planète. Les experts des pays occidentaux et du Sahel et les représentants de l’Union européenne, des Nations unies et de l’Union africaine, ont recommandé l’identification des besoins urgents, la conception des solutions adaptées et la mobilisation de toutes les ressources nécessaires pour renforcer les capacités civiles des pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Cette première journée a révélé un consensus des experts occidentaux et africains pour « le tarissement des ressources financières illicites des groupes terroristes, dans la région et essentiellement l’argent des rançons et les revenus provenant de divers trafics (contrebande, drogue, vente d’armes) ».

Le conseiller du président de la République et co-président de ce groupe de travail sur le Sahel, Kamel Rezag Bara, a préconisé, dans son allocution d’ouverture, « davantage de concertation et d’échanges pour renforcer la solidarité, l’unité d’action et une certaine cohésion dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme transnational, dans cette région ». « Dans cet espace qui connaît une pauvreté endémique, des groupes terroristes ont tenté d’exploiter les faiblesses structurelles des pays de cette zone pour les déstabiliser, en multipliant attaques, prises d’otages et violations majeures des droits humains des populations civiles et communautés locales. Mais que dire aussi du développement préoccupant et du pouvoir occulte du crime transnational organisé, devenu un facteur d’insécurité globale menaçant la stabilité et la cohésion sociale de l’ensemble des pays de notre région ? Car il est plus qu’avéré que c’est grâce à l’argent des rançons dans le cadre des prises d’otages et aux revenus provenant de divers trafics, dont notamment celui de la drogue, que ces groupes financent une bonne partie de leurs activités criminelles. Les liens étroits que tissent désormais des groupes terroristes avec la grande criminalité organisée donnent, ainsi, toute la mesure de la complexité qui caractérise, aujourd’hui, la problématique sécuritaire dans le Sahel », a déclaré le co-président de ce groupe de travail. Il a ajouté que la lutte contre le terrorisme devra passer, nécessairement, par l’élimination des fléaux dont il se nourrit et en particulier la pauvreté, l’exclusion et les déficits de gouvernance. Sur sa lancée, il a appelé à « la conjugaison des efforts et convergence de toutes les bonnes volontés, qu’elles soient issues de la région ou en dehors, pour lutter contre le terrorisme ».

Kamel Reza Bara s’est voulu, toutefois, réaliste en regrettant que les dernières évolutions dans le Sahel soient porteuses de beaucoup d’incertitudes sur l’avenir de cette région.  » (…) le Sahel traverse, aujourd’hui, une période marquée d’importantes évolutions depuis que des groupes terroristes se sont déployés dans le Nord du Mali », a-t-il souligné. A ce propos, il a préconisé un soutien indéfectible à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui sera chargée d’accompagner, à compter du 1er juillet prochain la transition dans ce pays africain.

De son côté, Mme Sabine Nolke, représentante du gouvernement du Canada et co-présidente du groupe de travail sur le Sahel, a salué la ferme détermination de la Communauté internationale à promouvoir la sécurité et prospérité au Sahel. « A la lumière des événements -au Mali et ailleurs- depuis notre dernière rencontre à Alger en novembre 2011, nous devons revoir notre conception commune de la menace qui continue d’évoluer. Nous devons aussi évaluer l’ensemble des priorités communes que nous avons élaborées, il y a un an et demi. En utilisant pour point de repère la Stratégie globale pour le Sahel des Nations unies, et en nous guidant sur les stratégies nationales de lutte contre le terrorisme des pays du Sahel, nous devons faire converger nos efforts. Il est essentiel de faire cause commune (…), nous devons poursuivre une action cohérente, concertée et constructive. L’action, après tout, est la raison d’être même du groupe de travail », a-t-elle déclaré.

Le secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Belkhacem Sahli, a, pour sa part, mis le point sur la nécessité du tarissement des ressources financières illicites des groupes terroristes, dans la région. Pour lui, la lutte contre le terroriste doit s’appuyer sur une stratégie globale pour immuniser la population du Sahel.