Police : Les trois quarts des chefs de sûreté partants

Police : Les trois quarts des chefs de sûreté partants

El Watan, 22 octobre 2010

Le nouveau directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, vient d’opérer le plus important mouvement que l’institution n’ait jamais connu.

Près d’une quarantaine de chefs de sûreté de wilaya ont été écartés de leur poste pour laisser place à de jeunes officiers, dont beaucoup étaient brimés dans leur carrière. Un véritable tsunami qui vient de secouer la Sûreté nationale, selon un cadre de la police en voulant commenter le mouvement opéré dans les rangs des chefs de sûreté de wilaya par le nouveau DGSN. Sur les 48 sûretés de wilaya, un peu plus d’une dizaine n’a pas connu de changement. A l’Ouest, il s’agit bien évidemment de celles de Tlemcen, Oran, Aïn Témouchent, Saïda et Mascara.

Installation dimanche

A l’Est, les chefs de sûreté maintenus à leur poste sont ceux de Jijel, Batna et Béjaïa. Au Centre, ce sont ceux de Tipasa, Boumerdès et Laghouat, alors qu’au Sud, ce sont ceux de Tamanrasset, Béchar, El Bayadh (muté à Naâma) et Illizi, qui ont été gardés. La plupart ont été confirmés dans leur poste, puisqu’ils assuraient l’intérim. Tous les autres divisionnaires ont été mis à la disposition de la direction des ressources humaines ou de l’inspection régionale à laquelle ils sont rattachés. Pour ces derniers, c’est en réalité une voie de garage en attendant leur mise à la retraite. C’est le cas d’ailleurs du chef de sûreté de wilaya d’Alger qui se voit remercier après une mise au vert, qui a duré depuis l’assassinat de Ali Tounsi, le 25 février 2010. Pour tous les nouveaux venus, il est prévu une cérémonie officielle, dimanche prochain, à laquelle de nombreux responsables de l’Etat et des personnalités auraient été conviés.

Dossiers épluchés

En tout état de cause, il est important de préciser que le général-major n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en décidant de donner un coup de pied dans la fourmilière. Dès son installation, il a axé son travail sur deux points jugés essentiels : l’amélioration des conditions de travail et la discipline dans les rangs. Pour y arriver, il a fait appel à quelques colonels en retraite de la gendarmerie et entamé une vaste opération d’assainissement dans les services de la Sûreté nationale. Avant son décès, l’ex-DGSN Ali Tounsi avait déjà préparé le mouvement dans les rangs des chefs de sûreté de wilaya, qui devait intervenir, comme chaque année, en été, c’est-à-dire juillet-août. Mais son successeur a préféré revoir dans le fond les critères de nomination à ce poste important dans la carrière des policiers et d’étudier les dossiers de tous ceux qui assument cette mission. Ce qui explique le retard enregistré et qui pourrait avoir des incidences pour la scolarité des enfants des officiers nouvellement nommés ou appelés à partir.

«Coup de balai»

En tout état de cause, ce mouvement sera suivi par un autre encore plus large qui touchera l’écrasante majorité des chefs de sûreté de daïra, au niveau national. Là aussi, de nombreux jeunes officiers ont été promus, et une bonne partie des anciens a été appelés à d’autres fonctions. A signaler que le général-major Hamel a aussi opéré des changements parmi les chefs de la police judiciaire au niveau des sûretés de wilaya. A en croire des sources policières, c’est vraiment un «coup de balai» qui vient d’être donné. Un mouvement qui donnerait un nouveau départ pour une institution longtemps minée par des luttes de clans, des règlements de comptes, des interférences externes à la profession et des opérations «chasse aux sorcières».
Salima Tlemçani