Les magistrats réclament une revalorisation salariale

Leur syndicat a entamé des négociations avec le ministère de la justice

Les magistrats réclament une revalorisation salariale

Par : Nissa H., Liberté, 10 avril 2011

Le président du syndicat a fait part du souhait de son organisation d’être associée, en cas de révision constitutionnelle, particulièrement dans le volet se rapportant au pouvoir judiciaire.

Le Syndicat national des magistrats a entamé des négociations avec le ministère de la Justice autour d’une plate-forme de revendications socioprofessionnelles en six points, a annoncé, hier, son président Djamel Aïdouni, à l’ouverture de la session ordinaire du conseil national. Une commission, constituée, à cet effet, a tenu une réunion jeudi avec les responsables de la tutelle autour du premier point de la plate-forme. Djamel Aïdouni précise que certaines revendications, transmises, peuvent être satisfaites par le ministère de la Justice et d’autres devront être soumises “aux hautes autorités du pays.” Certains magistrats se sont opposés catégoriquement à la divulgation du contenu de ces revendications à la presse avant la fin des contacts avec la tutelle. D’autres étaient en faveur d’une médiatisation de cette plate-forme, estimant qu’ils n’ont “rien à cacher” et qu’au contraire “donner l’information contribuerait peut-être à faire avancer les pourparlers entre les deux parties”. “Tous les secteurs ont communiqué à la presse leurs revendications, pourquoi pas nous ?”, réplique un magistrat à ses pairs. La plupart des membres du conseil national ont voté finalement en faveur du huis clos, préférant éloigner les journalistes d’un débat qui s’annonçait houleux sur la question. Le président de ce syndicat, Djamel Aïdouni, avait promis d’organiser une conférence de presse au cours de laquelle il devait détailler ces revendications. Mais elle n’aura finalement pas lieu et les journalistes n’en sauront pas plus. Dans sa déclaration préliminaire, Djamel Aïdouni a plaidé en faveur de la séparation du pouvoir judiciaire des pouvoirs exécutif et législatif soutenant que “le pouvoir judiciaire est un éléments essentiel à l’équilibre des deux autres pouvoirs”. Il a, par ailleurs, fait part du souhait du Syndicat des magistrats d’être associé en cas de révision constitutionnelle, particulièrement sur le volet se rapportant au pouvoir judiciaire. Les discussions des membres du conseil national ont tourné, apprend-on, autour de la manière d’arriver à une indépendance effective de la justice, ce qui passe, selon certains d’entre eux, par une revalorisation salariale. Il a été envisagé d’apporter des amendements au statut du magistrat, susceptibles de lui garantir une certaine impartialité. Il a, également, été question durant cette rencontre de l’évaluation de l’activité du président du syndicat depuis la tenue de la dernière session en janvier 2010. Initialement prévue en début de l’année, la session du Conseil national du syndicat des magistrats a été reportée à hier, en raison, dit-on, d’un problème survenu entre les magistrats et le secrétaire général du ministère de la Justice.

Nissa H.