Kameleddine Fekhar condamné !

Kameleddine Fekhar condamné !

La montagne qui a accouché d’une souris !!

Kameleddine FEKHAR, 22 octobre 2009

L’appareil judiciaire a encore une fois prouvé à Ghardaïa qu’il n’était qu’un outil docile entre les mains du pouvoir exécutif et qu’il ne lui reste pas une seule trace d’indépendance, pour au moins sauver la face. Le pouvoir a également prouvé qu’il était dans une phase avancée de déliquescence et de pourrissement. Lorsque ce même pouvoir était à l’acmé de sa force, il utilisait directement son appareil judiciaire pour étouffer les libertés et faire taire les voix qui refusaient la politique du fait accompli et pour menotter ceux qui revendiquaient leurs droits et la démocratie, comme cela s’était déroulé à Ghardaïa en 2004, suite à la grève légitime des commerçants. A l’époque, des mandats d’arrêt avaient été lancés sur ordre du wali, sans aucun respect des procédures légales, contre des militants des droits de l’homme et des opposants politiques qui ont été condamnés à peines de prison ferme et parmi eux figurait Kameleddine Fekhar. C’est le cas aussi du syndicaliste Hamoudi Fekhar. Le wali de Ghardaïa avait, à son sujet, adressé directement une lettre au procureur de la République, lui ordonnant de poursuivre le syndicaliste, après la grève réussie des commerçants de mai 2007 et c’est ce même wali qui avait décidé du type d’accusation, en lieu et place de la justice.

Dans une autre étape vaine – qui démontre encore une fois l’état convulsif et de pourrissement du pouvoir – ce dernier a modifié ses méthodes répressives et a réparti les rôles pour tenter de ne pas apparaitre directement à l’origine de cette répression, poursuivant, avec d’autres moyens sa politique d’oppression contre les opposants, les militants des droits de l’Homme et les syndicalistes afin de les emprisonner.

Le pouvoir utilise ses larbins au sein de la société, regroupés au sein de ce qu’on appelle « El A’ayanes » (notables). Ces derniers sont choisis parmi les opportunistes, les arrivistes, les aplat-ventristes, ceux qui défendent leurs intérêts personnels. Ils sont utilisés pour représenter la société locale en lieu et place des élus du peuple. Leur rôle est de faire passer le discours du pouvoir au sein de la société. Tout comme ils sont utilisés pour déposer des plaintes contre les opposants et les militants des droits de l’homme, ce qui permet ensuite aux services de sécurité et à la justice d’entrer en scène dans cette médiocre pièce théâtrale.

C’est ainsi que lors du procès inique du 11 octobre 2009, le nommé Koula Mohamed (la victime) a accusé Kameleddine Fekhar de l’avoir insulté dans la nuit du 06 octobre 2008. Tout au long de l’audience et après avoir entendu les témoins à charge et à décharge, il s’est avéré que le nommé Koula Mohamed n’avait à aucun moment rencontré Kameleddine Fekhar durant cette nuit et que durant cette même nuit, il était dans un état d’ivresse avancé et qu’il s’était attaqué, dans cet état déplorable, à un centre de distribution de vivres, ouvert par la fédération du FFS de Ghardaïa, pour subvenir aux besoins des victimes des inondations. Il s’était acharné sur le gestionnaire bénévole du centre, Fekhar Yahia, qu’il avait insulté et menacé physiquement. Devant l’intervention des citoyens et des militants du parti, présents sur les lieux, Koula Mohamed avait prit la fuite et s’était réfugié dans son domicile, avant d’aller déposer plainte chez la police. Et cette dernière n’attendait que cette occasion !

Lorsqu’à son tour, Fekhar Yahia s’est présenté au commissariat de police pour déposer plainte, l’officier de police refusa d’enregistrer cette dernière.

Et plus que cela, le nommé Koula Mohamed a présenté au magistrat et devant le public, un certificat de bonne conduite et de respectabilité signé par ce groupe illégitime des « A’ayanes » (notables) !!

Après tous ces éléments entendus publiquement au cours de ce procès du 11 octobre 2009 et le silence durant l’audience du procureur, ce dernier demandera au cours de son réquisitoire une peine d’UNE ANNEE FERME contre le Dr Kameleddine Fekhar !!!
L’affaire fut mise en délibéré et une semaine plus tard, je fus condamné à 6 mois de prison avec sursis avec une amende de 50 000 DA !!

Fin du premier acte de cette pièce théâtrale….

Je me permets de dire aux responsables du pouvoir exécutif : FAITES CE QUI VOUS PLAIT ! CONDAMNEZ-NOUS ! METTEZ-NOUS EN PRISON ! REPRIMEZ LES LIBERTES ! PROLONGEZ ETERNELLEMENT L’ETAT D’URGENCE ! NOUS NOUS ARRETERONS CEPENDANT JAMAIS DE MILITER ET DE REVENDIQUER PACIFIQUEMENT NOS DROITS, TOUS NOS DROITS ET LES LIBERTES. NOUS NOUS EXILERONS JAMAIS ! NOUS MOURRONS ICI SUR NOTRE TERRE. ET NOUS POURSUIVRONS NOTRE LUTTE DE L’INTERIEUR DE NOTRE CHERE ALGERIE, NOTRE ALGERIE DONT VOUS AVEZ SALI SON HONNEUR ! UNE ALGERIE QUI EST DEVENUE LA RISEE DU MONDE, A CAUSE DE VOUS !

NOUS OEUVRERONS AVEC TOUTES LES VOLONTES SINCERES, TOUTES IDEOLOGIES CONFONDUES, POUR LE CHANGEMENT ET L’INSTAURATION DE LA DEMOCRATIE.

Sans commentaires !!

Docteur Kameleddine Fekhar
Militant de la démocratie et des droits de l’homme
Ghardaïa le 22 octobre 2009