Qu’est la Révolution devenue?

56 ANS APRÈS LE 1ER NOVEMBRE 1954

Qu’est la Révolution devenue?

L’Expression, 01 Novembre 2010

L’Algérie célèbre aujourd’hui le 56e anniversaire de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Qu’a-t-on fait ou réalisé depuis l’Indépendance, outre expliquer et expliciter cette Révolution, remettre à l’endroit l’historicité de ce pays?

Au moment où le peuple algérien communie en ces instants de souvenir, on se surprend à se demander ce qui a été réellement fait lors des cinq dernières décennies pour remettre les choses à l’endroit et redonner à l’Algérie sa véritable dimension historique. 56 ans de Révolution, voilà un événement considérable ayant participé, outre à la libération du pays, à la mutation de la vie des Algériens en leur redonnant légitimité et dignité. Un événement mémorable, de dimension universelle, qui a bouleversé la donne coloniale induisant un combat pour les libertés devenu la priorité de la communauté des nations. De fait, ce n’est pas tous les jours que l’on célèbre un tel événement marqué du sceau de l’indélébilité, lorsque l’on sait qu’il ne se commémore qu’une fois dans la vie. Evénement devenu épopée, la Guerre d’Algérie a fait école. Toutefois, là où le bât blesse est que les faits et les actes de cette Révolution, d’une manière générale, restent noyés dans une large zone d’ombre, au moment où, plus singulièrement, les hommes qui l’ont initiée et menée sont entourés d’une totale opacité. L’un dans l’autre, cette marginalisation de l’Histoire de la Révolution et de ses hommes a fait que la génération post-indépendance reste peu informée de la réalité de cette Révolution, de la bravoure d’hommes et de femmes qui ont révolutionné le concept même du combat libérateur. Ces hommes, ces femmes, qui sont-ils? D’où viennent-ils? Qu’a-t-on fait pour les faire connaître au peuple algérien, plus particulièrement à une jeunesse sevrée de son passé, déboussolée et déstabilisée par les questions identitaires. Le dilemme pour le commun des Algériens est qu’il ne sait rien, ou si peu, sur une Révolution célébrée, d’une année à l’autre, avec moins d’éclat. Peut-on disserter «correctement» sur une des plus grandes révolutions du XXe siècle sans disposer de solides documents écrits et filmés sur les hommes et les faits d’armes qui l’ont marquée? Qu’a-t-on écrit ou filmé sur cette glorieuse Révolution? Peut-on d’autre part décréter que l’écriture de l’Histoire de la Révolution» est une affaire «d’Etat»? Aussi, l’absence de textes indépendants sur le Mouvement national, les restrictions et omissions imposées par l’histoire «officielle» ont fait que cette période cruciale de la vie du pays est demeurée dans le flou, alors même que sa connaissance permettait d’expliquer la situation présente du pays. Et si l’on parle de Révolution, peut-on omettre de citer en tout premier lieu le Mouvement national qui l’a prise en charge, le «Front de libération nationale» lequel dirigea, orienta et mena à son terme la mission qu’il s’est donné: libérer le pays? C’est là un autre dilemme, dans la mesure où il n’est pas toujours facile de parler du FLN et faire le distinguo entre le mouvement historique qui libéra l’Algérie, et le parti politique d’aujourd’hui. En son temps, le défunt président Mohamed Boudiaf affirmait que, justement, la «mission du FLN s’est achevée le 3 juillet 1962» au lendemain de l’indépendance de l’Algérie.
D’aucuns n’hésitent pas à dire que le glorieux Front de libération nationale, pris en otage, a été mis en «suspension d’animation», c’est-à-dire qu’il a été vidé de sa substance pour ne garder qu’un sigle porteur qui reste cher au coeur des Algériens. En réalité, beaucoup pensent tout bas, s’ils n’osent encore le dire tout haut, qu’il est grand temps de remettre ces trois lettres, symboles du patrimoine historique national, au Panthéon de l’Histoire. En Novembre 2010, comment les Algériens regardent et appréhendent les événements historiques qui ont induit la libération du pays? Vaste programme d’autant plus que le questionnement n’a pas de réponses évidentes. Ce qu’il y a lieu de relever, (cf; les manuels scolaires traitant de l’histoire de l’Algérie en général, de la Révolution en particulier, en témoignent) est que les jeunes Algériens ont été éduqués pour croire, mais n’ont pas été formés pour savoir. La nuance, il n’y a pas lieu de la souligner, est énorme! Il est vrai aussi, que la croyance peut être manipulée, et ce qui est véridique aujourd’hui, peut ne plus l’être demain.
En revanche, le savoir est potentiellement dangereux car, celui-ci peut remettre en question ce qui est avancé aujourd’hui comme vérité. Si les Algériens découvrent subitement qu’ils ne savaient pas tout, ou plus grave, qu’on ne leur a pas tout dit sur la guerre de libération, que dire alors des périodes historiques anciennes aujourd’hui noyées dans les brumes du temps? Dès lors, est-il de bon sens de relever que l’Ecole algérienne – incapable d’inculquer aux enfants algériens les faits ayant contribué tout au long des années et des siècles à forger, et à asseoir la personnalité nationale algérienne – a échoué gravement dans la formation de l’Algérien de demain? Au moment où nous célébrons les 56 ans du déclenchement de la Révolution, il nous semble impératif de nous questionner sur ce que nous avons fait des fruits de cette Révolution et de l’héritage que nous ont légué nos glorieux chouhada?

N.KRIM


ABDELMADJID AZZI,COMBATTANT DE LA WILAYA III

«L’histoire ne doit pas être falsifiée»

L’auteur du livre intitulé Parcours d’un combattant de l’ALN en Wilaya III livre sa vision sur la portée de la Révolution du 1er Novembre et sur la transmission de ses valeurs aux jeunes générations. Il constate qu’il y a urgence à recueillir les témoignages des acteurs de cette période de l’histoire de l’Algérie.

Le 1er Novembre est célébré cette semaine, peut-on dire qu’on sait tout de la Révolution ou bien reste-t-il encore des choses à apprendre?
A. Azzi: Il y a beaucoup de choses que l’on ignore encore sur le processus qui a permis d’aboutir à l’indépendance en 1962. La lutte de Libération nationale a été la lutte de tout le peuple algérien, sans aucune exclusion l’organisé au sein du Front de libération nationale contre la colonisation, pour la liberté et l’indépendance. C’est là l’esprit du 1er Novembre.

Est-ce que les générations qui n’ont pas vécu ces événements connaissent cet esprit de Novembre?
Les générations actuelles ne savent que ce qu’elles ont appris dans les manuels actuels d’histoire. Autrement dit, peu de choses car beaucoup d’événements importants ont été occultés tandis que d’autres ont été magnifiés pour des raisons politiques. Ce qu’il faut retenir, de toute évidence, c’est l’engagement et l’abnégation de la population, son unité qui ont rendu possible et inéluctable le dénouement de la guerre de Libération.

A part l’école, il y a le livre, le cinéma et d’autres outils de communication, que pensez-vous de leur exploitation dans le sens de la connaissance de l’histoire?
Les livres et les films les plus récents commencent maintenant à apporter des informations assez objectives permettant de mieux comprendre les événements que nous avons vécus. Les écrits et les conférences des témoins peuvent constituer la matière première indispensable aux historiens. C’est pourquoi, tous les acteurs encore en vie ont le devoir de relater leur vécu de manière à empêcher que la vérité soit travestie par les falsificateurs de l’Histoire. N’oublions pas que la Déclaration du 1er Novembre, qui avait défini les principes et les fondements de la Révolution, confirmés par la plate-forme de la Soummam, proclamait que l’Algérie indépendante sera une République démocratique et sociale qui garantit toutes les libertés individuelles conformément aux principes universels.

Est-ce que cette matière première que vous qualifiez d’indispensable est suffisante?
Bien sûr qu’elle n’est pas suffisante. Il faudrait prospecter davantage et inciter les acteurs à apporter leurs contributions. Il y a urgence car sinon, on risque de perdre les repères et d’ignorer des pans entiers de l’histoire de la lutte armée.

Quel est l’écho que peuvent avoir ces témoignages sur les jeunes et le reste de la population?
J’ai remarqué qu’il y a un grand intérêt pour tous les écrits relatant les événements, particulièrement chez les jeunes. Mais il y a un sérieux handicap représenté, notamment par le prix de l’ouvrage qui tient compte de nombreux facteurs liés à sa production et à sa commercialisation. D’autant plus que l’Etat n’encourage pas la diffusion de ce genre d’ouvrages en ne prenant pas en charge une partie du prix de revient.

A l’occasion de la célébration de l’anniversaire du déclenchement de la lutte armée, que reste-t-il de l’esprit de Novembre?
Le projet de Novembre reste encore à accomplir. C’est pourquoi les jeunes nous interrogent aujourd’hui sur les raisons profondes qui ont conduit à occulter et à ignorer la réalisation des aspirations contenues dans le texte fondateur de la Révolution.
Notre génération, qui a vécu durement la période coloniale et qui a accompli dignement son devoir, attend avec optimisme à ce que les jeunes d’aujourd’hui reprennent le flambeau pour réaliser ces aspirations.

Entretien réalisé par Ahmed MESBAH


MOHAMED CHÉRIF OULD HOCINE, OFFICIER DE LA WILAYA IV

«Il n’est pas trop tard pour écrire l’histoire»

Il remplit bien sa mission de témoin de l’histoire de la guerre de libération nationale. Mohamed Chérif Ould Hocine est à son troisième livre sur ce thème. Et la tâche est loin d’être terminée. Tant d’événements qui se sont déroulés en sept ans et demi de combat restent encore à faire connaître à la jeune génération.

L’Expression: Des décennies après le 1er Novembre 1954, que peut encore représenter pour vous cette date?
Mohamed Chérif Ould Hocine: En ma qualité de moudjahid, cette date représente un repère essentiel dans ma vie que je ne peux distinguer de l’histoire contemporaine de mon pays. Le 1er Novembre est une date charnière et c’est le début du combat pour la Libération. Aussi, permettez-moi de citer un de nos grands intellectuels qui a dit que le Premier Novembre est une date dans le temps mais l’esprit de Novembre est l’horizon du temps.

En quoi la transmission de ce patrimoine est-elle importante?
Il s’agit de la nécessité de prolonger le combat de la génération de Novembre. Celle-ci se doit d’achever sa mission en transmettant le flambeau d’une des plus grandes révolutions du XXe siècle. Cinquante ans après l’accession à l’indépendance de notre pays et à un moment où de grandes figures de la Révolution disparaissent, il est urgent que chacun des acteurs encore en vie, quel que fût son niveau de responsabilité lègue aux jeunes générations, son témoignage sous quelque forme que ce soit. Des lycéens et des universitaires ont besoin de connaître leur histoire. Et mes livres sont présents dans plusieurs bibliothèques du pays.

Est-ce que les témoignages des moudjahidine sont suffisants pour transmettre cette mémoire?
Ce ne sont pas tous les témoins de l’époque qui ont consenti à mettre leurs mémoires noir sur blanc. Il y a un grand vide dans le domaine de l’écriture de l’histoire qu’il est urgent de combler. Il n’est pas trop tard pour écrire.

En ce qui vous concerne, vous n’avez pas hésité à apporter votre témoignage…
J’ai commencé ce travail en écrivant Au coeur du combat. J’y ai relaté ce que j’ai vu en participant à la guerre de Libération. J’y ai évoqué la mémoire des chouhada. Des récits concernent les accrochages, les attentats et les embuscades auxquels j’ai participé.
Des photos et des documents authentiques accompagnent ces récits. Pendant la Révolution, j’avais un petit carnet sur lequel je notais les principaux événements qui se déroulaient sur les lieux des combats. J’ai aussi la chance d’avoir une bonne mémoire, ce qui m’a permis de mener cette tâche à bien.

Il y a aussi un deuxième livre…
Eléments pour la mémoire, afin que nul n’oublie est un livre axé sur des faits qui se sont déroulés dans les wilayas. Il y a aussi des informations sur l’Organisation spéciale et le Groupe des 22 avec des biographies et des portraits. Ce ne sont là que quelques exemples du contenu de ces témoignages.

En 2010, il y a un troisième livre…
Ce dernier remonte jusqu’au début de la colonisation en donnant des informations sur la résistance algérienne. Le livre aborde aussi les événements de 1945 pour remonter à la genèse du 1er Novembre.

Quelle a été votre méthode de travail?
J’ai effectué de nombreuses recherches pour retrouver les noms des combattants que je ne connaissais que par leurs prénoms. J’ai aussi cherché leurs photos comme je me suis basé sur les archives des journaux français de l’époque.

D’ailleurs, il n’y a pas eu que des Algériens à lutter pour l’indépendance puisqu’il y a eu aussi des Algériennes et même des Français…
C’est pour cette raison que je parle de Fernand Yveton, Henri Maillot, Pierre Chaulet et de son épouse ainsi que de Djamila Bouhired et d’Yveline Lavalette.
J’évoque aussi le combat qui s’est déroulé à la Fédération de France. Ces livres sont autant d’éclairages sur plusieurs aspects de la Révolution.

On apprend aussi que des Algériens se battaient contre des Algériens…
Bellounis et les bachagas n’hésitaient pas à mobiliser des Algériens contre la Révolution et nous les avions combattus.

Entretien réalisé par Ahmed MESBAH


Du maquis au front diplomatique

C’est l’un des plus vieux maquisards. Et il a bien tenu son maquis. Il s’est tout aussi bien distingué sur le plan diplomatique.

C’est l’un des plus anciens maquisards ayant contribué à l’indépendance de l’Algérie. A la fin des années 1940, il était déjà au djebel. En 1962, toujours dans le combat contre colonialisme français, il a joint la diplomatie puisqu’il a et signé les Accords d’Evian. Krim Belkacem est né le 14 septembre 1922 à Draâ El Mizan, en Kabylie. Dans sa jeunesse, il a milité au sein du Parti du peuple algérien (PPA) créé par Messali Hadj. Déjà en 1947, l’administration coloniale a commencé à l’inquiéter. Elle a eu vent de son influence sur les nationalistes et elle ne voulait pas laisser se propager les idées révolutionnaires. Cet épisode le conduit à s’en remettre à la direction du parti. Ensuite, il prit la décision de rejoindre le djebel. C’est toujours en 1947 que les juges français le condamnent. D’autres sentences le visent en 1950. Il est accusé de plusieurs crimes. La sentence est lourde: condamnation à mort par contumace. Sa famille quant à elle n’a pas échappé aux exactions des militaires français. Même dans les montagnes, il est toujours resté un membre important du PPA devenu entre-temps PPA/Mtld. Ouamrane était un de ses collaborateurs avec lesquels il a organisé le maquis insurrectionnel. Avant le déclenchement de la Révolution, il a eu plusieurs rencontres avec d’autres précurseurs de la guerre de Libération. C’est ainsi qu’il a eu des entrevues avec Mustapha Benboulaïd, à Alger. Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad étaient aussi ses vis-à-vis. Son activité s’est accrue au déclenchement de la Révolution. Il fait partie du groupe des Six. Il est membre de la Commission de coordination et d’exécution qui précède la tenue du Congrès de la Soummam. Il n’a pas cessé de prendre de l’influence au sein de l’état-major dirigeant la Révolution. Il est même désigné vice-président du Gouvernement Provisoire de la Révolution Algérienne. Il prend en charge le ministère de la Guerre. A ce titre, il a la responsabilité d’approvisionner les maquis en armes et munitions. Comme toute la direction politique du FLN, il quitte l’Algérie après la Bataille d’Alger. Mais il est toujours au combat. On le retrouve à la tête d’autres ministères comme celui des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur en 1960 et 1961.
Il entre en négociation avec le gouvernement pour aboutir en 1962 aux Accords d’Evian. Comme il a visité de nombreux pays, dont la Chine, pour chercher des appuis à la Révolution. Ses preuves au combat, il les a faites tout au long de son parcours au cours duquel il a également présidé aux destinées de la Wilaya III. Ce combat, il l’a poursuivi jusqu’en 1970. Slimane Amirat ne ratait aucune occasion pour rappeler ce combat. Il était surnommé le Lion du djebel par les soldats français qui voyaient en lui le premier maquisard de la guerre d’indépendance algérienne. Krim a constitué avec Bentobbal et Boussouf le noyau dur des chefs sans lesquels rien ne pouvait se faire ou se défaire. Cette puissance est confirmée à la formation du Gpra puisqu’il en était le vice-président. Il cumule même ce poste avec quelques portefeuilles ministériels.

Ahmed MESBAH


ABDERRAHMANE MIRA

Le tigre de la Soummam

Son champ de bataille s’étendait de la wilaya IV à la wilaya VI en passant par la wilaya III.

Son champ de bataille était la vallée de la Soummam. Tazmalt et M’Chedallah étaient le théâtre des opérations de sabotage menées par les hommes de Abderrahmane Mira. En prenant les commandes de la wilaya III historique après la disparition d’Amirouche, tous les combattants reconnaissaient en lui des qualités humaines indéniables. Même ses ennemis admettent qu’il était un cadre hors pair. Il était aussi un stratège et fin tacticien. Compétences qu’il n’aurait pu accumuler si ce n’était son sens aigu du devoir et son degré élevé de fermeté vis-à-vis de ses soldats. Il commence par donner, lui-même, le maximum de ce que lui permettaient ses connaissances et moyens. Tout cela lui a permis de faire face aux plans de la France conçus pour déloger les moudjahidine de leurs montagnes. C’est également, grâce à ces qualités qu’il a pu résister au rouleau compresseur de l’opération Jumelles. Cette résistance ne prit fin que le 6 novembre 1959, date de sa mort au champ d’honneur. Bien avant cela, des instructions spéciales étaient adressées aux militaires français pour tenter de contrecarrer les attaques de Abderrahmane Mira et de ses djounoud. A la mort d’Amirouche, en mars 1959, il fallait, coûte que coûte, maintenir la flamme révolutionnaire dans la région. Ce qui n’a pas échappé à la presse coloniale qui prédisait des jours sombres à l’armée française, une fois que la nouvelle de la désignation de Mira leur est parvenue. Il est le quatrième personnage à avoir été à la tête de la Wilaya III. Mais il n’a été colonel que pendant quelques mois, soit de mars à novembre 1959 lorsqu’il fut victime d’une embuscade près d’Akbou, actuellement dépendant de la wilaya de Béjaïa. L’Echo d’Alger fit un large écho de cet événement. En pleine page une. En bandeau rouge. Il n’était pas le seul à y trouver la mort puisque l’un de ses gardes du corps mourut à ses côtés. Des témoignages de ses compagnons de lutte soulignent que ce moudjahid est né en 1922 à Aït Mélikèche et qu’il a occupé des postes de commandement à la Wilaya IV historique en 1956. Ses nombreuses actions militaires sont aussi relatées. Lors du Congrès de la Soummam, il a été chargé de la sécurité des participants en compagnie d’Amirouche. Il a même été inspecteur au sein de l’ALN, aux frontières tunisiennes, en 1957. Mira avait aussi combattu dans la Wilaya VI à la tête de 300 hommes. Des membres de sa famille ont en souvenir le fait que des hélicoptères de l’ennemi ont essaimé sa région de ses photos le montrant après sa mort. C’était une propagande dont le but subliminal était de montrer ce qui attendait les autres moudjahidine. La guerre psychologique consistait aussi à mettre en garde les jeunes nourrissant l’espoir de rejoindre la lutte armée. L’impact de la disparition du chahid n’avait d’équivalent que l’écho induit par celle d’autres chefs révolutionnaires comme Si El Haouès, Didouche Mourad ou encore Ben Boulaïd.

Ahmed MESBAH