Tourisme: L’Algérie veut séduire les Chinois et les Russes

Tourisme: L’Algérie veut séduire les Chinois et les Russes

par Salim L., Le Quotidien d’Oran, 16 mai 2011

Le flux touristique vers l’Algérie réalise 10% de croissance chaque année». C’est là une estimation avancée, hier, par Smaïl Mimoun, ministre du Tourisme, qui a qualifié ce bilan de «positif» tout en admettant toutefois que «beaucoup reste à faire».

Le ministre, qui s’exprimait sur les ondes de la radio Chaîne3, a affirmé que le Sud du pays constitue la première destination de la majorité des touristes étrangers qui visitent l’Algérie. La participation de l’Algérie à beaucoup de salons internationaux dédiés au tourisme a permis de promouvoir la destination Algérie en attirant des flux de plus en plus croissants de touristes étrangers, a-t-il constaté. «Notre politique table sur la professionnalisation de cette participation dans des salons mondiaux visant à conquérir de nouveaux marchés. Notre stratégie est basée sur la valorisation de nos atouts touristiques et sur l’encouragement de l’investissement dans le secteur touristique», a-t-il expliqué. Et le ministre d’indiquer que les marchés européen, chinois et russe sont des cibles prioritaires à conquérir. Dans ce sens, M. Mimoun a fait savoir que des tour-opérateurs chinois et russes ont été invités à prendre part à la prochaine édition du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV), qui ouvrira ses portes mercredi 18 mai à Alger. «Au total, dix-huit tour-opérateurs provenant de pays potentiellement ciblés tels que l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne seront au rendez-vous. D’autres exposants viendront de marchés prometteurs à l’image du Portugal, des Pays Bas et de la Pologne», a t il énuméré. M. Mimoun dit également avoir invité 25 journalistes étrangers pour la couverture du salon et pour la découverte des potentialités de l’Algérie. Evoquant la saison estivale, qui sera officiellement lancée le 1er juin prochain, des chapiteaux seront implantés près des plages et des zones balnéaires pour la commercialisation des objets d’artisanat.

Interrogé sur la concession des plages aux particuliers, le ministre dit avoir exhorté les assemblées locales pour le respect de la notion du professionnalisme. M. Mimoun a admis un déficit dans le nombre d’établissements hôteliers. «Les hôtels existants disposent d’une capacité de 90.000 lits. Notre but est d’atteindre 70.000 lits supplémentaires en 2014. Des investisseurs étrangers réalisent actuellement des projets touristiques dont le coût global avoisine les 54 milliards de dinars.

La valeur des projets d’investissement nationaux a atteint 193 milliards de dinars. Ces projets devront créer 75.000 emplois directs», a t il affirmé. Les dispositions instituées par la loi de finances complémentaire pour 2009 marquent une volonté d’encourager l’investissement dans le secteur touristique. Ces mesures consistent en la réduction du taux de la TVA de 17 à 7%, applicable aux différentes prestations liées aux activités touristiques. Aussi, une bonification est accordée sur le taux d’intérêt applicable aux prêts bancaires, consentis dans le cadre de la réalisation de projets d’investissement et de modernisation des établissements touristiques et hôteliers. Cette bonification est fixée à 3 et 4% respectivement pour les wilayas du Nord et du Sud qui s’ajoutent au Fonds national pour la protection du littoral et des zones côtières. Le gouvernement accorde aussi des abattements de 50 et 80%, respectivement au profit des wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud sur la concession de terrains destinés à la réalisation de projets d’investissement touristique. Le secteur du tourisme s’est doté en 2008 d’un schéma directeur. Le ministère du Tourisme, qui compte créer sept pôles d’excellence touristique à travers le pays, a récemment invité les wilayas à élaborer des schémas directeurs spécifiques valorisant leurs potentialités touristiques, à charge pour le Schéma directeur d’aménagement du territoire (SDAT) d’assumer l’approche prospective et la complémentarité entre les schémas de wilayas.