Des fellahs risquent la prison, selon Ouyahia

Conséquences de la concession des terres agricoles

Des fellahs risquent la prison, selon Ouyahia

Par Amine Echikr, La Tribune, 5 février 2005

Dans son allocution d’ouverture du conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia a évoqué la situation qu’ont consacrée le statut des terres agricoles et la vente des concessions par les fellahs à des investisseurs. Pour le secrétaire général du RND, après le pas de porte des logements sociaux, voici venu le temps du pas de porte pour les terres agricoles. Selon lui, l’ambiguïté du statut des terres agricoles a causé une situation qui risque de jeter des fellahs en prison. Le fait que des agriculteurs concessionnaires d’EAC ou d’EAI aient vendu leurs concessions à d’autres personnes entraînera nécessairement des poursuites judiciaires. «Il s’agit maintenant d’aller leur expliquer qu’ils risquent la prison», a-t-il déclaré dans une allusion à peine voilée au parti du FLN qui a de tout temps refusé la révision du statut des terres agricoles et leur privatisation. Cette déclaration, qui survient après l’ouverture d’une information judiciaire concernant «la dilapidation des terres agricoles et leur détournement vers d’autres activités», risque de relancer le débat autour du projet de loi d’orientation agricole entre les deux premiers partis de la coalition gouvernementale et de leur équilibre dans le cadre de l’Alliance présidentielle. Le secrétaire général suggère que la loi actuelle et ses incohérences permettent à des agriculteurs de se mettre hors la loi, mais maintenant que l’Algérie retrouve une certaine stabilité, les fellahs devront répondre de leurs actes devant la justice. Une situation que les partis politiques doivent expliquer aux concernés, selon Ahmed Ouyahia.

A. E.