Après la pomme de terre : Une recette ministérielle pour la viande

Après la pomme de terre : Une recette ministérielle pour la viande

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 20 juillet 2008

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, n’a pas annoncé de grand changement dans la politique de son secteur.

Il a toutefois clarifié, hier, devant des cadres de son secteur, réunis au sein de son département, les lignes directrices du renouveau de l’économie agricole. Pas de changement de cap dans la politique agricole « mais il s’agit seulement de mettre en synergie les énergies des uns et des autres et plus d’organisation » a-t-il tenu à préciser. C’est simple, Benaïssa veut faire de l’agriculteur, l’éleveur et l’industriel, le pivot de sa bataille pour garantir «la sécurité alimentaire de notre pays». Dans la foulée, le ministre de l’Agriculture a évoqué l’installation, d’ici la fin de l’année, de 10.000 unités d’élevage à travers le pays. Il a précisé que le dossier relatif à la création de ces unités est en cours d’élaboration, rappelant que ce dossier a été déjà traité dans le cadre du renouveau rural garantissant ainsi un avancement dans sa concrétisation. Sans donner plus de détails, le ministre a également annoncé des mesures incitatives qui seront prises par son département en faveur des éleveurs « éparpillés dans la nature ». Sans vouloir en dire plus, il a fait état d’aider ces éleveurs à créer des unités familiales d’élevage.

Le nouveau consiste, en fait, à plus d’encadrement de la part de la tutelle au profit des acteurs du secteur ainsi que la concrétisation des programmes spécifiques d’intensification, notamment dans les filières lait, céréales, légumes secs et viandes. Le ministre a annoncé, par exemple, une nouvelle forme de soutien pour la filière lait. Il a indiqué que le soutien de l’Etat aux producteurs et transformateurs de lait sera dorénavant sur la base du taux d’intégration nationale. Autrement dit, les producteurs et les transformateurs feront plus de collecte auprès des éleveurs locaux, de lait naturel, pour bénéficier de subventions consistantes sur le lait en poudre. « Si les producteurs de lait enregistreront 10% de taux d’intégration, ils auront une subvention de 10% pour l’achat de la poudre de lait. S’ils atteignent un taux d’intégration de 100%, la subvention suivra et atteindra 100% » a indiqué le ministre. Concernant la filière céréales, Rachid Benaïssa s’est dit persuadé que certaines communes ont la capacité de doubler et de tripler leur production. « Il suffit de leur garantir les moyens et mettre en confiance les céréaliers ». Benaïssa a précisé que son département a déjà ciblé 132 APC qui seront soutenues par son département pour la multiplication de la production. Il préconise l’utilisation de l’irrigation d’appoint afin d’économiser l’eau et permettre une augmentation de rendement en matière de céréales. Par ailleurs, le ministre a également annoncé des mesures incitatives au profit des éleveurs. Pour ce qui est des contrats de performances, le premier responsable du secteur a affirmé que ces contrats de performances seront signés à la fin de cette année. Ces contrats de performances, pour rappel, seront applicables entre 2009-2013. Ils permettront l’évaluation du taux de croissance, de la valeur de la production agricole et de la productivité de chaque wilaya ayant signé un contrat avec le ministère de l’Agriculture. Enfin, Benaïssa a affirmé la possibilité de généraliser le nouveau système de régulation des produits à large consommation, à d’autres produits tels que la viande. Il a également souligné que ce nouveau système a connu un engouement important de la part des opérateurs ayant des chambres de stockage. « Nous avons réussi à stocker 30.000 tonnes de pommes de terre, rien qu’après une semaine d’application de ce nouveau système». Benaïssa a rappelé que ce système permettra de « ne pas casser les prix » en cas de spéculation. Ce système de régulation permettra, à la fois, de soutenir les agriculteurs, de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs et d’encourager la productivité. «Tout le monde sera gagnant », a-t-il conclu.