Les inondations ont fait cinq morts à Aïn Defla

Les inondations ont fait cinq morts à Aïn Defla

Deux familles périssent dans l’effondrement de leurs maisons

par M. N., Le Quotidien d’Oran, 11 octobre 2008

Nouveau drame suite à des intempéries dans la wilaya de Aïn Defla. Cinq personnes sont décédées et neuf autres blessées dans la ville de Aïn Torki située à deux kilomètres à l’ouest du col Kandek, dans la daïra de Hammam Righa. Dans la ville dévastée, des coulées de boue et des blocs de pierres descendus des monts du Zaccar notamment de son versant sont charriés par l’oued Guergour.

La catastrophe s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi lorsque des pluies torrentielles se sont abattues sur le Zaccar dès 21 heures. A 22h15, des coulées de boue noire et des blocs de pierres gigantesques qui ont dévalé les pentes abruptes se sont abattus sur les premières maisons situées en hauteur de la petite ville. Huit maisons sont détruites totalement ou en partie par la poussée vertigineuse des coulées et ce en pleine nuit. L’alimentation en électricité ayant été interrompue suite aux intempéries, plongeant la moitié nord, celle justement qui a été la première touchée par les vagues déferlantes, dans le noir rendant les secours immédiats impossibles, la pluie ayant rendu l’organisation des secours difficiles. La ville était sens dessus dessous toute la nuit. Le premier bilan établi tôt dans la matinée faisait état de cinq morts, 4 hommes et une jeune femme. Six blessés et 4 personnes en état de choc étaient pris en charge par l’hôpital de Khemis Miliana. L’APC de Khemis Miliana a été la première à faire parvenir une aide sous forme de couvertures et draps et est venue en aide aux personnes hospitalisées par le don de tenues vestimentaires.

Dès le début de la matinée, une grande partie de l’exécutif de la wilaya était à pied d’oeuvre et tous les moyens disponibles, humains et matériels, ont été mobilisés. Engins, camions, excavatrices, pelleteuses, bulldozers étaient à l’oeuvre pour les opérations de déblaiement. Le wali, assisté du secrétaire général de la wilaya, du directeur de l’action sociale et de la santé, a supervisé les opérations avec comme priorité la prise en charge des familles sinistrées puis le déblaiement des rues. Citoyens volontaires, éléments de l’ANP, la protection civile, les gendarmes, des équipes du Croissant-Rouge, des travaux publics, se sont tous mobilisés, ne ménageant aucun effort. Nous avons pu constater sur place un grand élan de solidarité. Ce n’est pas la première fois que la ville de Aïn Torki est frappée par de telles inondations. Déjà en 2006, Oued Namous à 3 km à l’ouest de Aïn Torki a été touchée par les inondations où une vingtaine de familles ont été sinistrées. En 2007, le 22 septembre et le 30 octobre, c’était l’est de Aïn Torki qui a aussi connu les inondations. Lors de celles du 22 septembre 2007 une femme avait péri. Pourquoi Aïn Torki est sujette à ces inondations ? Tout le monde admet la thèse de l’érosion dont la cause est imputée à une déforestation sauvage. Les torrents qui naissent sur les hauteurs du Zaccar dont les versants ont perdu leur végétation, l’eau érode le sol et des blocs immenses coulent vers la ville en contrebas.

Entre Aïn Torki et Miliana, des blocs de pierres avaient coupé la route dans la nuit et elle n’a été dégagée que dans la matinée de jeudi. Le plus gros des travaux a duré toute la journée de jeudi et une bonne partie de la nuit, sans relâche. On notera aussi l’assistance de la société chinoise CITIC (qui réalise l’autoroute) par l’intervention de ses nombreux engins.

Pour rappel, des pluies orageuses «assez marquées» ont affecté plusieurs régions du nord et du sud du pays. Les cumuls de pluies estimés atteindront ou dépasseront localement les 30 mm, avait annoncé un bulletin de la météo.