Les enseignants persistent et signent

CRISE dans les lycees

Les enseignants persistent et signent

Le Quotidien d’Oran, 20 novembre 2003

La crise qui prévaut dans les lycées commence à inquiéter sérieusement les élèves et leurs parents. Pour «faire entendre raison aux enseignants», le ministre de l’Education multiplie les interventions médiatiques. «Il ne reste aucun prétexte à la poursuite de la grève qui risque d’hypothéquer la scolarité de nos enfants, dès lors que le gouvernement a pris en charge dans la mesure du possible les revendications», avait déclaré le ministre de l’ Education au journal télévisé. Faut-il y voir un heureux présage. Si l’on croit l’adage «mieux vaut tard que jamais», il y a matière à espérer. Cependant, l’optimisme n’est plus de rigueur, si l’on s’en tient aux propos des enseignants grévistes. Pour eux, il s’agit d’une affaire de «dignité». D ’ailleurs, ils ont décidé de reconduire la grève pour une autre semaine.

«Les enseignants affiliés au CLA n’ont reçu que du mépris de la part du ministère de l’Education», a affirmé M. Meriane, coordinateur national du CNAPEST, lors d’une conférence de presse tenue hier à Alger. Pour étayer ses dires, le premier responsable du CNAPEST affirme que la «convention» qu’a signée le représentant du CLA avec le chef du cabinet du ministère est «nulle et non avenue, dans la mesure où le cachet du ministère de l’ Education est inexistant sur le papier en question». Aux yeux de Meriane, les enseignants affiliés au CLA «se sont fait avoir».

«C’est précisément pour cette raison que le CNAPEST insiste sur l’agrément et non pour des desseins politiques», soutient-il. Et d’enchaîner: « Le CNAPEST n’abdiquera pas jusqu’à la satisfaction de toutes ses revendications».

Mais force est de constater que les gens n’arrivent pas à comprendre que les enseignants soient toujours réticents à reprendre le travail après une augmentation de 5.000 dinars. Ces syndicats ne craignent-ils un retour de manivelle et ne perdent le capital de sympathie qu’ils ont suscitée auprès de l’opinion publique ? Les syndicalistes du CNAPEST sont en tout cas optimistes. «Nous ne sommes pas responsables du pourrissement qui sévit dans le secteur de l’Education, l’entière responsabilité en incombe à M. Benbouzid et à M. Louh», répond le coordinateur national du CNAPEST. Il y a lieu de noter, par ailleurs, que la wilaya de Timimoun compte observer une journée de grève le dimanche 23 novembre.

Par ailleurs, le Conseil des lycées d’Alger estime que même si le ministère de l’Education continue de verser dans «le mépris», le CLA a quand même fait son bonhomme de chemin, dans la mesure où les pouvoirs publics ont fini par le reconnaître. Désormais, leur revendication principale est «l’ouverture d’ un dialogue loyal».

Du côté du ministère de l’Education, on affirme que le ministère a beaucoup donné mais qu’il ne reçoit rien en retour. «Pour qu’il y ait un véritable dialogue, il faut faire des concessions de part et d’autre. Or, ces enseignants ne veulent toujours pas geler la grève», nous confie un conseiller auprès du ministère. Et de poursuivre: «Nous avons fait des concessions, maintenant c’est à leur tour de lâcher du lest».

Amel Blidi