Plus de la moitié des enfants ont un retard staturo-pondéral

Enquête de la FOREM sur le régime alimentaire des 0-15 ans

Plus de la moitié des enfants ont un retard staturo-pondéral

par Mohamed Lalaoui, Le Jeune Indépendant, 17 octobre 2006

L’ODE–FOREM a réalisé, durant la période allant du 15 août au 10 octobre 2006, une enquête sur le régime alimentaire chez les enfants de 0–15 ans et ses conséquences sur le développement nutritionnel. L’enquête, qui a révélé des anomalies alimentaires, est arrivée à la conclusion que plus de la moitié des enfants ont un retard staturo-pondéral.

L’enquête a touché quelques villes importantes du pays : Alger, Tizi Ouzou, Annaba, Msila, Ghardaïa, El-Ménéa, Biskra et Bouira. 1 000 enfants ont été examinés et leurs parents interrogés sur leur alimentation. Le poids et la taille des enfants on été également mesurés et comparés aux courbes anthropométriques universelles.

Le Dr Abdelkader Sahraoui-Tahar, membre de la FOREM, précise que 51,5 % sont des garçons et 48,5 % des filles. Ces enfants sont de conditions socioéconomiques moyennes dans 60 % des cas alors que dans une proportion de 11,6 % des cas, ils sont considérés comme étant des démunis.

Les chefs de famille sont chômeurs où travaillent dans le marché informel dans 27 % des cas tandis que 72 % des mamans sont femmes au foyer. Quant aux enfants, 33, 2 % d’entre eux ont reçu un allaitement maternel exclusif au cours du premier trimestre de leur vie alors que 59, 1 % ont eu un allaitement mixte.

77 % des enfants allaités exclusivement au sein ont continué à être allaités au-delà de l’âge d’un an. La diversification alimentaire est intervenue chez 64, 5 % des enfants entre l’âge de 4 et 6 mois et dans 12, 8 % des cas avant l’âge de 3 mois.

31 % des enfants ont reçu de la viande après l’âge de 1 an, alors que 61, 9 % des enfants ont reçu des œufs avant l’âge de 6 mois. 73, 7 % des enfants ont reçu des légumes avant l’âge de 6 mois et 52, 9 % des fruits avant l’âge de 6 mois.

Le Dr Abdelkader Saharaoui-Tahar ajoute que l’aperçu sur le régime alimentaire pris dans le mois précédent l’enquête, fait ressortir que 90 % des enfants prennent quotidiennement du lait, 33,4 % mangent de la viande 1 à 2 fois par jour, 35, 9 % prennent de la viande une fois par semaine, 41, 8 % mangent une fois par semaine du poulet.

Pour le poisson, plus précisément la sardine, ils sont 24, 4 % des enfants à en manger une fois par semaine. En outre, 39, 2 % des enfants mangent des œufs tous les jours et 76, 4 % d’entre eux une à plusieurs fois par semaine. 85, 3 % des enfants mangent ces légumes une ou plusieurs fois par semaine et 60, 4 % plusieurs fois par semaine.

Pour la pomme de terre, 92, 9 % des enfants en mangent une à plusieurs fois par semaine et 71, 69 % tous les jours. 40,6 % des enfants mangent des fruits une fois par semaine et 15, 5 % une à 2 fois par mois. Pour les pâtes alimentaires, 72, 1 % des enfants en mangent une à plusieurs fois par semaine et 27, 6 % tous les jours.

36, 9 des enfants prennent de l’huile d’olive une à plusieurs fois par semaine, dont 43, 4 % tous les jours, avec un fort taux à Tizi Ouzou où 72 % des enfants en consomment une fois par jour. Enfin, en ce qui concerne les données anthropométriques et conséquences nutritionnelles, elles se présentent comme suit : pour le poids 54,7 % des enfants ont un poids au-dessous de la moyenne universelle et 3, 7 % des enfants sont considérés comme étant de petit poids (le taux est de 7, 6 % à Ghardaïa).

Pour la taille, 10, 3 % sont de petite taille ; ils sont 17, 6 % dans ce cas à El-Goléa et 27, 8 % à Ghardaïa. Ces statistiques enregistrées lors de l’enquête permettent de tirer plusieurs conclusions : la faiblesse du taux des enfants allaités exclusivement au sein et la précocité d’introduction des aliments dans le régime traduisent l’absence d’éducation sanitaire en matière de nutrition.

Le prolongement de l’alimentation au sein et l’absence d’apport protéinique au-delà de l’âge d’un an traduisent certainement de mauvaises conditions socioéconomiques. Les donnés relatives au régime alimentaire confirment l’incapacité des ménages à fournir un apport protéique suffisant aux enfants (moyenne européenne 80 G / J, moyenne algérienne 18 G / J, en 2002).

Plus du quart des familles mangent des pâtes alimentaires tous les jours et les 2/3 de la pomme de terre tous les jours. Les légumes frais et les légumes secs sont également largement consommés. M. L.